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L’Algérie, un acteur africain incontournable

Depuis les rives de la mer Caspienne, à Awaza au Turkménistan, l’Algérie réaffirme avec force son engagement continental et sa vision d’une Afrique interconnectée et prospère. 

Lors de la 3e Conférence des Nations unies sur les pays en développement sans littoral, Sofiane Chaib, secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la Communauté nationale à l’étranger, a livré un plaidoyer vibrant pour une coopération Sud-Sud renforcée et des solutions concrètes aux défis géographiques qui handicapent le développement de nombreux États africains. Dans une allocution prononcée lors de la plénière de cette conférence internationale placée sous le thème « Impulser le développement grâce aux partenariats », le diplomate algérien a dressé un panorama des initiatives stratégiques portées par l’Algérie pour désenclaver le continent et faciliter les échanges commerciaux intraafricains. L’Algérie occupe une position géostratégique unique sur le continent africain, à la croisée des mondes méditerranéen, maghrébin et subsaharien. Cette situation privilégiée lui confère naturellement un rôle de pont et de facilitateur pour les échanges entre l’Afrique du Nord et le reste du continent. Consciente de cet atout géographique, l’Algérie a développé une approche proactive pour accompagner les pays africains enclavés dans leur quête de développement économique et social. Sofiane Chaib a particulièrement insisté sur le statut d' »État de transit » de l’Algérie selon la terminologie onusienne, soulignant que le pays « fournit des efforts concrets dans ses espaces d’appartenance pour soutenir les PDSL dans leur processus de développement ». Cette démarche volontariste se traduit par une participation active aux grands projets d’infrastructure continentaux qui visent à désenclaver les pays sans accès à la mer et à faciliter leurs échanges avec les marchés internationaux.

Parmi ces initiatives phares, le secrétaire d’État a mis en avant « l’adhésion aux grands projets structurants du continent africain, à l’instar de la Route transsaharienne, du Gazoduc transsaharien et de la liaison axiale de la fibre optique transsaharienne ». Ces trois projets d’envergure illustrent parfaitement la vision algérienne d’une intégration africaine basée sur la connectivité physique et numérique. La Route transsaharienne, longue de plus de 4000 kilomètres, relie l’Algérie au Nigeria en traversant le Niger, offrant ainsi un corridor commercial vital pour les pays du Sahel. Le Gazoduc transsaharien, quant à lui, permettra d’acheminer le gaz nigérian vers l’Europe via l’Algérie, créant une nouvelle dynamique énergétique continentale. Enfin, la liaison de fibre optique transsaharienne révolutionne les télécommunications en Afrique en offrant une connectivité haut débit aux pays enclavés.

Ces infrastructures ne sont pas de simples projets techniques mais constituent les artères d’un développement continental intégré. Elles témoignent de la capacité de l’Algérie à penser et à agir à l’échelle continentale, en dépassant les logiques purement nationales pour embrasser une vision panafricaine du développement. Cette approche s’inscrit dans l’héritage du mouvement de libération nationale algérien et de son engagement historique en faveur des luttes d’indépendance africaines.

Le diagnostic établi par Sofiane Chaib sur les défis auxquels font face les pays en développement sans littoral révèle une connaissance fine des problématiques africaines. Il a identifié plusieurs obstacles majeurs : « le manque d’investissements dans les infrastructures, le faible transfert de la technologie, l’insuffisance des ressources financières internationales, ou encore le changement climatique ». 

La proposition algérienne pour surmonter ces défis passe par une réforme en profondeur de l’architecture financière internationale. Sofiane Chaib a ainsi évoqué les recommandations du 4e Sommet des Nations unies sur le financement du développement, organisé à Séville du 30 juin au 3 juillet 2025, comme une voie prometteuse pour « relever ces défis imposés par les spécificités géographiques de ces pays ». L’objectif affiché est ambitieux : « la poursuite de la réforme de l’architecture financière internationale et la promotion d’une gouvernance économique mondiale plus inclusive, représentative, équitable et efficace ». Au-delà des déclarations d’intention, l’Algérie démontre par ses actes son engagement concret en faveur du développement africain. Les projets d’infrastructure transsahariens ne sont pas des chimères mais des réalisations tangibles qui transforment déjà la donne économique régionale. L’Algérie confirme ainsi son statut d’acteur africain incontournable, capable de mobiliser ses ressources au service d’une vision continentale du développement. Dans un contexte international marqué par les rivalités géopolitiques et la résurgence des logiques de blocs, l’Algérie propose une alternative basée sur la coopération horizontale et la solidarité Sud-Sud. Cette approche, ancrée dans l’histoire et tournée vers l’avenir, fait de l’Algérie un partenaire de choix pour tous ceux qui aspirent à une Afrique unie et prospère.

Hocine Fadheli

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