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Assainissement des exploitations agricoles à Annaba : Mise en place d’une commission de recensement

Une commission spéciale présidée par le wali d’Annaba a entamé l’opération de recensement de toutes les superficies non utilisées relevant des exploitations agricoles au niveau de toutes les communes de la wilaya d’Annaba. 

Les exploitations agricoles dont le foncier n’a pas été exploité sont concernées par le travail de cette commission. Le processus fait suite à la circulaire ministérielle du 1er juin 2025, qui prévoit l’assainissement et la valorisation de toutes les superficies agricoles non utilisées dans les exploitations agricoles relevant de la propriété de l’État. Selon les informations obtenues, l’opération a été amorcée depuis la commune d’El Hadjar, où de grandes superficies non exploitées ont été enregistrées au niveau des exploitations agricoles. Ces superficies ont été détournées de leur vocation initiale et ont été illégalement converties en propriétés constructibles illicites après avoir été vendues à des prix dérisoires à des étrangers qui les ont exploitées pour la construction de villas sans documents officiels, actes de propriété et permis de construire. Outre cela, il a été également constaté le bradage de grandes parcelles du foncier des exploitations agricoles et la transformation de certaines zones en groupements d’habitations illicites. La commission, composée de représentants de la direction des services agricoles (DSA), de la Chambre d’agriculture, de la direction des forêts et des domaines de l’État, de la Direction du cadastre et de l’union des agriculteurs, présidée par le chef de daïra représentant le wali d’Annaba, a recensé toutes les zones non exploitées dans l’agriculture au niveau de toutes les zones à travers l’ensemble des communes de la wilaya, où toutes les superficies non exploitées ont été recensées et récupérées en fin de semaine.

Il est à noter que dans toutes les exploitations agricoles mentionnées dans le recensement, le foncier relevant des exploitations agricoles a été exploité dans la construction d’habitations illicites, dont la plupart sont des villas, et leurs propriétaires cherchent par tous les moyens à obtenir la régularisation de la situation dans le cadre de la loi 08/15. Or, leurs dossiers ont été rejetés par les services de daïra, car les zones exploitées sont à vocation agricole et ne peuvent en aucun cas faire l’objet d’un quelconque transfert. Les cas d’atteinte au foncier agricole relevant des exploitations agricoles varient d’une commune à l’autre. Si dans certaines communes, le foncier agricole des exploitations agricoles a relativement été préservé, dans d’autres il a totalement été bradé et détourné de sa vocation pour se transformer en terrains constructibles. À l’image de la commune d’El Hadjar où le foncier des exploitations agricoles s’est transformé ces dernières années en un empire des dépassements sur le foncier agricole.

La situation n’est pas restée dans l’indifférence des services et directions concernées. Ces derniers, bien qu’ayant notifié les propriétaires des constructions érigées sur des terres agricoles, n’ont eu aucun écho. Cet entêtement est en grande partie le résultat de l’indifférence de certains pouvoirs locaux et la léthargie de certains services. Aujourd’hui, la donne a bel et bien changé et le recours à la justice est la solution pour récupérer les terres de l’État.

Ainsi, toute construction implantée de manière illégale sur le foncier agricole relevant des exploitations agricoles, celles-ci qui elles-mêmes relèvent du domaine de l’État, doivent être démolies. C’est dans ce contexte que la commission mise en place a orienté son travail de recensement qui, au final, doit donner lieu à la récupération de ces superficies transformées en habitations et en points de concentration pour des bidonvilles, dont les occupants sont en quête d’un logement social.

Sofia Chahine

admin

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