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Torture des prisonniers sahraouis : L’ONU épingle à nouveau le Maroc

Le Comité des Nations Unies contre la torture vient d’épingler à nouveau le Maroc en exhortant formellement le gouvernement marocain à mettre en œuvre sa décision concernant le prisonnier politique sahraoui Naama Asfari. Cette intervention officielle de Genève met une fois de plus en lumière les pratiques répréhensibles du Maroc dans les territoires sahraouis occupés et révèle l’ampleur des violations des droits humains perpétrées contre les militants de la cause sahraouie. Le Comité des Nations Unies contre la torture a appelé sans ambiguïté le gouvernement marocain à fournir une indemnisation adéquate et équitable au prisonnier politique sahraoui Naama Asfari, incluant les moyens nécessaires à sa réadaptation complète. Plus encore, l’instance onusienne exige l’ouverture d’une enquête approfondie et impartiale sur les raisons de son arrestation et les mauvais traitements subis à l’intérieur de la prison. Cette demande formelle constitue un camouflet diplomatique majeur pour Rabat qui se voit ainsi directement mis en cause par la plus haute autorité internationale en matière de lutte contre la torture. Le comité a souligné la nécessité d’un respect total des lignes directrices du Protocole d’Istanbul, instrument de référence qui définit des procédures efficaces pour enquêter sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. L’objectif affiché est de garantir la poursuite des responsables des mauvais traitements infligés à la victime, ce qui ouvre potentiellement la voie à des poursuites judiciaires internationales. Dans son dernier rapport portant sur le suivi des décisions concernant les plaintes déposées en vertu de l’article 22 de la Convention, le comité a également exhorté le Maroc à s’abstenir de toute forme de pression, d’intimidation ou de représailles susceptible de porter atteinte à l’intégrité physique et psychologique de Naama Asfari et de sa famille. Cette mise en garde révèle que les autorités marocaines continuent d’exercer des pressions sur l’entourage du militant sahraoui, démontrant ainsi la persistance d’un système répressif qui dépasse le seul cadre carcéral.

L’avertissement du comité est sans équivoque : tout manquement à cette obligation constituerait une violation de l’obligation du Maroc, en vertu de la Convention, de coopérer de bonne foi avec le comité. Cette coopération implique notamment de permettre au plaignant de recevoir des visites familiales en prison, un droit élémentaire que les autorités marocaines semblent restreindre arbitrairement. Le Maroc disposait de 180 jours à compter de la date de transmission de la décision pour rendre compte des mesures prises. Cependant, après avoir examiné diverses correspondances et observations dans le cadre du processus de suivi, le comité a constaté que le Maroc n’avait toujours pas mis en œuvre la décision onusienne. Cette inaction délibérée de Rabat constitue un mépris flagrant des instances internationales et révèle la stratégie dilatoire du royaume face à ses obligations en matière de droits humains. En conséquence, le comité a décidé de poursuivre le dialogue de suivi et d’envisager de prendre des mesures supplémentaires à l’encontre du gouvernement marocain, une escalade qui pourrait déboucher sur des sanctions internationales.

Le cas de Naama Asfari, éminent militant sahraoui, a attiré l’attention internationale en raison d’accusations de torture et d’emprisonnement injuste. Sa situation illustre parfaitement le sort réservé aux défenseurs des droits du peuple sahraoui dans les territoires occupés, où la répression politique revêt des formes particulièrement cruelles. 

L.S.

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