À la UneActualité

Un accord signé entre Saïdal et Madar Holding : Un centre de thérapie cellulaire lancé

Le groupe pharmaceutique Saidal et Madar Holding ont officialisé samedi un partenariat stratégique pour la création d’une clinique de thérapie cellulaire à Sidi Abdellah, marquant l’entrée du pays dans l’ère des traitements les plus innovants de la médecine contemporaine. Cette infrastructure médicale d’avant-garde, dont le coût avoisine les 65 millions d’euros, promet de transformer radicalement la prise en charge des pathologies les plus complexes sur le territoire national.

Le projet, approuvé personnellement par le président de la République Abdelmadjid Tebboune selon les déclarations du ministre de l’Industrie pharmaceutique Ouacim Kouidri, s’inscrit dans une démarche ambitieuse de souveraineté sanitaire. « Un projet stratégique approuvé par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune », a souligné le ministre, précisant que cette initiative vise à « garantir la sécurité sanitaire du pays et offrir aux citoyens un accès à des traitements innovants, notamment les thérapies à base de cellules souches et de cellules immunitaires ». La clinique, qui devrait être opérationnelle dans 18 à 24 mois avec une capacité initiale de 100 lits extensible vers d’autres wilayas, se positionne comme un centre d’excellence pour le traitement de pathologies jusqu’alors difficiles d’accès pour les patients algériens. Le consultant scientifique du groupe Saidal, Mourad Belkhelfa, a détaillé le spectre thérapeutique de cette future infrastructure : « cette future clinique permettra la prise en charge de maladies graves et chroniques, telles que les affections cardiaques, sanguines, oculaires, respiratoires, neurologiques, ainsi que certains cancers réfractaires ». L’enjeu sanitaire de ce projet dépasse largement les frontières. Le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, a souligné le caractère stratégique de cette technologie, affirmant que « le pays mobilise toutes ses compétences, à l’intérieur comme à l’extérieur, pour assurer sa réussite ». « L’objectif est de démocratiser les soins coûteux à l’étranger et d’intégrer l’Algérie dans le réseau mondial des thérapies de pointe », a-t-il précisé, annonçant simultanément la création prochaine d’un Conseil supérieur pour le développement des thérapies de pointe.

La dimension économique du projet révèle une stratégie sanitaire particulièrement ambitieuse. Pour assurer la viabilité financière de cette infrastructure, le tourisme médical est envisagé, avec l’objectif de proposer des soins à un coût significativement inférieur à ceux pratiqués à l’étranger. Cette approche pourrait transformer l’Algérie en destination médicale régionale, attirant des patients du Maghreb et d’Afrique subsaharienne tout en générant des devises pour le pays. Le modèle économique ainsi conçu permettrait de rentabiliser l’investissement initial tout en maintenant l’accessibilité des soins pour la population locale.

L’architecture partenariale de ce projet illustre une approche collaborative inédite dans le secteur sanitaire algérien. Nabila Benygzer Ouaret, P-DG de Saidal, a précisé que son groupe « apportera son expertise, ses ressources humaines et technologiques, ainsi que l’assiette foncière nécessaire, tandis que Madar Holding, en tant que bailleur de fonds, prendra en charge le financement ». Cette répartition des rôles optimise les compétences de chaque partenaire tout en mutualisant les risques financiers. Charaf-Eddine Amara, dirigeant de Madar Holding, a qualifié ce partenariat de « vision stratégique d’investissement », soulignant qu’il s’inscrit dans « une volonté de renforcer la sécurité sanitaire et de garantir l’indépendance médicale du pays ».

Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de développement des biotechnologies en Algérie. L’accord intervient après un premier partenariat conclu cette année entre Saidal, Madar Holding et le groupe de recherche scientifique en virologie pour la création d’un centre de recherche en microbiologie et le développement de nouveaux vaccins humains et vétérinaires. Cette continuité dans les investissements biotechnologiques dessine les contours d’un véritable pôle d’excellence médicale algérien, capable de répondre aux défis sanitaires contemporains tout en préparant l’avenir thérapeutique du pays.

Samir Benisid

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *