Après 3 ans d’absence : Le Festival culturel national de musique actuelle fait son grand retour
Après trois années d’absence, la 13ème édition du Festival culturel national de musique actuelle a ouvert ses portes dans la ville de Guelma, offrant au public un spectacle musical d’exception au théâtre romain antique. Cette manifestation culturelle majeure, qui se déroule jusqu’au 13 du mois en cours, marque le retour tant attendu d’un événement qui célèbre la richesse du patrimoine musical algérien tout en embrassant la modernité. La soirée inaugurale de dimanche a été marquée par la prestation remarquée de l’artiste Nadia Guerfi, qui a su conquérir les plus de 4000 spectateurs présents dans l’enceinte historique du théâtre romain. L’interprète a proposé un répertoire savamment orchestré, mêlant chansons traditionnelles ancestrales et arrangements contemporains, créant ainsi un dialogue harmonieux entre héritage culturel et expression moderne. Sa performance de « Cheddou baâdh’koum ya ahl Filastine »(serrez-vous les coudes, habitants de Palestine) en signe de solidarité avec les frères palestiniens de la bande de Ghaza, soumis au blocus, au génocide et à toutes sortes de pratiques inhumaines par l’occupant sionist a constitué un moment d’émotion particulière. Le public s’est montré particulièrement réceptif aux interprétations de titres emblématiques tels que « Sab Errachrache » (immortalisée par la regretté Zoulikha), « Ya Ayni Nouhi » et l’indémodable « Salah ya Salah »,dont les mélodies familières ont suscité chants et danses spontanés dans les gradins antiques. Cette communion entre artiste et audience illustre parfaitement la vocation du festival : créer des passerelles entre les générations autour d’un patrimoine musical vivant.
La programmation de cette première soirée a également mis à l’honneur le groupe légendaire « Raïna Raï », qui célébrait ses 45 années d’existence. Les musiciens ont revisité leurs succès incontournables comme » Ya Zina Diri Latay » et » Ya Raï’i Hakdha », rappelant leur contribution majeure à l’évolution de la musique algérienne contemporaine. L’artiste Salim Chaoui a complété cette soirée d’ouverture en proposant une sélection de ses compositions les plus appréciées du jeune public, confirmant l’attractivité intergénérationnelle de l’événement. Samir Thaalbi, directeur général de l’Office national des droits d’auteur et droits voisins, représentant le ministre de la Culture et des Arts, a souligné lors de l’inauguration l’importance de ce festival comme vitrine du patrimoine algérien et laboratoire de découverte de nouveaux talents. Cette manifestation constitue selon lui un carrefour privilégié pour les échanges artistiques et l’expérimentation musicale, permettant aux différentes expressions du terroir national de se rencontrer et de se renouveler.
M.S.