450 morts recensés depuis le début de la saison estivale : L’hécatombe routière !
Des mesures urgentes s’imposent pour renforcer la sécurité routière en Algérie.
Au lendemain de la tragique accident d’El Harrach qui a coûté la vie à 18 personnes et fait 24 blessés, le commandant Nassim Bernaoui, sous-directeur de la communication et des statistiques à la Direction générale de la Protection civile, a dressé samedi un bilan alarmant de la situation routière en Algérie lors de son intervention sur la télévision algérienne. Le drame s’est produit vendredi vers 17h45, lorsqu’un autobus a chuté du haut d’un pont dans le lit de l’oued El Harrach. « Le bilan final de cet accident de la circulation tragique fait état de 18 victimes décédées sur place et 24 blessés, dont deux dans un état critique », a précisé le commandant Bernaoui. « Certains sont restés à l’hôpital pour des examens et un suivi médical, tandis que d’autres ont pu sortir, notamment ceux qui souffraient de blessures légères. Les blessés ont été répartis entre l’hôpital Slim Zemirli et l’hôpital Mustapha Bacha. »
Au-delà de ce drame particulier, les statistiques nationales révèlent une réalité encore plus préoccupante. « Au cours des dernières 24 heures, les unités de la Protection civile ont effectué plus de 200 interventions liées aux accidents de la circulation, recensant des dizaines d’accidents qui ont malheureusement causé la mort d’au moins 24 personnes et fait 297 blessés de gravité variable sur l’ensemble du territoire national », a annoncé le responsable.
Depuis le début de la saison estivale, les chiffres sont dramatiques : « La Protection civile a effectué plus de 14 000 interventions pour des centaines d’accidents, avec un bilan qui a dépassé 450 morts et plus de 18 500 blessés secourus et transportés par les unités de la Protection civile vers les hôpitaux. »
2024, une année noire pour la sécurité routière
Le commandant Bernaoui n’a pas mâché ses mots concernant l’évolution de la situation : « Ces indicateurs et chiffres négatifs caractérisent le début de l’année 2024, qui a connu une augmentation terrible dans le domaine des accidents de la circulation ou de la sécurité routière, qu’il s’agisse du nombre d’accidents mortels, de décès ou de blessés. » Il a souligné que cette saison estivale présente « un indicateur négatif contrairement à ce qui avait été enregistré en début d’année avec une baisse relative, puis cette hausse qui s’explique par plusieurs facteurs. » Il a pointé du doigt les principales causes de cette hécatombe : « Notamment l’élément humain dans le non-respect du code de la route, particulièrement les manœuvres dangereuses, les dépassements dangereux, l’excès de vitesse, le manque de concentration, la conduite sous l’influence de la somnolence ou de la fatigue, ou encore l’utilisation du téléphone portable et des réseaux sociaux, ainsi que les comportements et attitudes négatives adoptés par la plupart des conducteurs de voitures ou de différents véhicules, qu’il s’agisse d’autobus de transport de voyageurs ou de camions de transport de marchandises. » Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les conducteurs novices qui causent le plus d’accidents : « Les tranches d’âge entre 25 et 30 ans ont des périodes de conduite et possèdent l’expérience et la pratique nécessaires, mais la conduite folle et téméraire chez les jeunes est souvent à l’origine de ces massacres, car ils sont attirés par l’excès de vitesse et les manœuvres erronées. »
Le responsable a rappelé les efforts déployés : « En parallèle, concernant le programme préventif et de sensibilisation, la Protection civile et ses partenaires, qu’ils soient des corps sécuritaires ou des représentants de la société civile, mènent 24h/24 des campagnes de sensibilisation et des programmes éducatifs dans le domaine de la sécurité routière. » Cependant, il a insisté sur la nécessité d’une prise de conscience collective : « Il reste seulement au citoyen ou à l’usager de la route de s’engager dans cette politique préventive et de sensibilisation, de faire preuve de prudence et de respect du code de la route, car ces chiffres ne doivent pas être vus seulement comme des statistiques, mais comme des tragédies routières signifiant des enfants orphelins, des femmes veuves, ainsi que des changements dans la vie des familles et d’une société qui perd ses meilleurs enfants. »
Un appel à l’action pour 2025
Face à cette situation dramatique, le commandant Bernaoui a lancé un appel pressant : « Cette année 2025 doit voir la mise en place d’autres mesures rapides dans ce domaine afin de réduire et diminuer ces chiffres et ces massacres routiers, ainsi qu’une stratégie préventive à revoir dans les années à venir, à moyen et court terme, pour réduire et diminuer ces chiffres et tragédies routières. » Le responsable a également évoqué les difficultés rencontrées par les équipes de secours : « Chaque accident de la circulation nécessite une rapidité d’intervention et d’arrivée des unités, qu’il s’agisse des unités secondaires, des centres avancés ou des centres de secours routiers. Nous lançons un appel aux citoyens, particulièrement aux curieux, pour qu’ils ne bloquent pas les couloirs réservés aux ambulances afin que les secours de la Protection civile arrivent le plus rapidement possible pour prendre en charge les victimes et les blessés. » Il a conclu en rappelant l’urgence de chaque intervention : « Chaque minute qui passe n’est pas en faveur de la victime, particulièrement les blessés souffrant d’hémorragies ou d’arrêt des fonctions vitales qui nécessitent un transport rapide vers les hôpitaux. »
Cette tragédie d’El Harrach et les chiffres alarmants révélés par la Protection civile appellent à une mobilisation générale pour faire de la sécurité routière une priorité nationale absolue.
Salim Amokrane