Les autorités au chevet des victimes et de leurs familles
Au lendemain du tragique accident d’Oued El Harrach qui a coûté la vie à 18 personnes et fait 24 blessés vendredi, les plus hautes autorités du pays se sont mobilisées pour apporter soutien et réconfort aux victimes et à leurs familles. Cette solidarité institutionnelle, orchestrée dès les premières heures suivant la catastrophe, témoigne de l’engagement de l’État à accompagner les sinistrés dans cette épreuve douloureuse. Dès vendredi soir, le ministre de la Santé Abdelhak Saihi s’est rendu à l’établissement hospitalier spécialisé Slimane Zemirli à El Harrach et au centre hospitalier universitaire Mustapha Bacha pour s’enquérir personnellement de l’état de santé des blessés. « Suite à l’accident tragique de la chute d’un bus survenu vendredi soir, faisant plusieurs victimes dont des décès, les blessés ont été immédiatement secourus et évacués vers les différents établissements de santé », précise un communiqué du ministère de la Santé. Cette visite ministérielle sur le terrain illustre la priorité accordée par l’exécutif à la prise en charge médicale des victimes.
La mobilisation s’est intensifiée samedi avec la visite du Général d’Armée Saïd Chanegriha, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale et Chef d’État-major de l’Armée nationale populaire, qui s’est déplacé dans trois établissements hospitaliers. Le haut responsable militaire s’est rendu à l’hôpital central de l’Armée à Aïn Naâdja, à l’établissement hospitalier spécialisé Salim Zemirli d’El Harrach et au CHU Mustapha Bacha « afin de s’enquérir de l’état de santé des blessés, et de leur apporter à eux et à leurs familles un soutien moral », selon un communiqué du ministère de la Défense nationale. Cette démarche révèle l’implication directe des forces armées dans l’effort de solidarité nationale, d’autant que « six blessés ont été transférés à l’hôpital central de l’Armée, afin de recevoir les soins nécessaires et la prise en charge requise ».
L’engagement des autorités s’est également manifesté par la présence d’une importante délégation officielle au CHU Mustapha Bacha vendredi soir. Le directeur de Cabinet à la Présidence de la République Boualem Boualem, accompagné du ministre de l’Intérieur Brahim Merad, « ainsi que de plusieurs membres du Gouvernement, du Wali d’Alger, du Directeur général de la Sûreté nationale, du Commandant de la Gendarmerie nationale et du Directeur général de la Protection civile, s’est rendu au CHU Mustapha Bacha pour s’enquérir de l’état des santé des victimes et des conditions de leur prise en charge », selon le ministère de l’Intérieur. « Sur place, de strictes instructions ont été données pour assurer une prise en charge optimale aux blessés et mobiliser tous les moyens médicaux et humains nécessaires, y compris les équipes médicales spécialisées afin de garantir une intervention rapide et efficace ».
La solidarité gouvernementale s’est aussi exprimée lors des funérailles des victimes samedi au cimetière d’Abane Ramdane, où les ministres des Transports Saïd Sayoud et du Travail Fayçal Ben Taleb ont pris part à la cérémonie d’inhumation « en présence des autorités sécuritaires, locales et militaires ». Lors de cette occasion douloureuse, les deux ministres ont exprimé « leurs sincères condoléances et leur solidarité aux familles des victimes, implorant Dieu Tout-Puissant d’accueillir les âmes des défunts dans Sa grande miséricorde et de leur accorder le paradis éternel, tout en souhaitant aux proches des défunts courage et réconfort ».
Un dispositif de soutien psychologique déployé
Au-delà de la présence symbolique des autorités, l’État a mis en place un dispositif concret de prise en charge psychologique des familles endeuillées. Le ministère de la Solidarité, de la Famille et des Droits de la Femme a annoncé samedi la mise en œuvre d’un programme spécialisé « dans le cadre de la mise en œuvre des directives des hautes autorités du pays pour renforcer la solidarité et le soutien aux familles des victimes de cet accident tragique ». Sur instructions de la ministre Soraya Mouloudji, « les services du ministère de la Solidarité nationale et les équipes des cellules de solidarité de proximité ont été mobilisés pour présenter leurs condoléances et leur soutien aux familles des victimes dans leur immense douleur ». Les victimes étant originaires de plusieurs wilayas. « Des psychologues, travailleurs sociaux et médecins des cellules de solidarité de proximité ont accompagné les membres des familles des victimes à l’hôpital universitaire Mustafa Pacha et à l’hôpital Slim Zemirli d’Oued El Harrach, ainsi que dans leurs domiciles dans les wilayas d’Alger, Bouira, Boumerdes, Khenchela, Biskra et Ouled Djellal », précise le communiqué ministériel. Cette approche multidisciplinaire combine « des mots de réconfort, un soutien médical et psychologique pour atténuer l’impact du traumatisme » et la distribution « de certaines aides matérielles et des articles de première nécessité ».
« Les équipes du secteur ont également pris part à l’inhumation des victimes, et les services du secteur ainsi que les équipes des cellules de solidarité de proximité restent mobilisés selon le programme établi pour prendre en charge les conséquences du traumatisme post-accident auprès des familles des victimes », conclut le ministère de la Solidarité. Cette approche globale, associant soutien immédiat et accompagnement à long terme, illustre la volonté des pouvoirs publics de ne pas limiter leur intervention aux premiers secours mais d’inscrire leur action dans la durée pour aider les familles à surmonter ce drame.
Lyna Larbi
