CHAN 2025 : Les Verts à 90 minutes des quarts

L’équipe nationale A’ s’apprête à vivre un moment décisif de son parcours continental ce lundi au Nyayo National Stadium de Nairobi. Face au Niger, les protégés de Madjid Bougherra n’ont besoin que d’un seul point pour valider leur qualification aux quarts de finale du Championnat d’Afrique des Nations, initialement prévu en 2024 mais reporté à 2025. 

Le parcours des Verts dans ce groupe C reflète parfaitement les montagnes russes. Après un démarrage tonitruant contre l’Ouganda avec une victoire éclatante 3-0 qui avait fait naître tous les espoirs, l’équipe dirigée par Madjid Bougherra a ensuite enchaîné deux matches nuls frustraants qui ont quelque peu terni l’enthousiasme initial. Le premier contre l’Afrique du Sud (1-1), puis le second face à la Guinée (1-1), ont révélé les lacunes offensives d’une équipe pourtant dominatrice dans le jeu et créatrice de nombreuses occasions franches.

Avec cinq points au compteur, l’Algérie occupe actuellement la deuxième place de ce groupe C particulièrement serré, où chaque point compte et où les calculs de qualification se complexifient à l’approche du dénouement. Le sélectionneur national ne cache pas sa préoccupation concernant l’efficacité offensive de ses joueurs, un secteur de jeu qui cristallise aujourd’hui toutes les attentions. Madjid Bougherra, conscient des enjeux et de la pression qui pèse sur les épaules de ses joueurs, a été clair dans son message d’avant-match, insistant sur la nécessité absolue de retrouver le chemin des filets. « Toutes les rencontres que nous avons disputées ont été difficiles. Si nous voulons nous qualifier, nous devons gagner ce match. Le destin est entre nos mains », a déclaré le technicien algérien, révélant ainsi sa philosophie offensive pour cette rencontre cruciale. Cette approche volontariste contraste avec la prudence calculatrice qui pourrait prévaloir, sachant qu’un simple match nul suffirait mathématiquement à assurer la qualification. Cependant, Bougherra privilégie visiblement une approche positive, estimant qu’il vaut mieux prendre le match à bras-le-corps plutôt que de subir en espérant un résultat favorable.

L’enjeu tactique de cette rencontre se cristallise notamment autour du secteur offensif, où des changements significatifs pourraient intervenir. Le nouveau buteur attitré Sofiane Bayazid, qui a su saisir sa chance lors des dernières sorties, pourrait bien être titularisé aux dépens d’Aymen Mahious, dans une optique de dynamiser un compartiment offensif qui peine à concrétiser sa domination territoriale. La préparation de cette rencontre capitale s’est déroulée dans des conditions particulières à Nairobi, où l’équipe algérienne a effectué sa première séance d’entraînement samedi soir sous un temps pluvieux au terrain annexe du Safaricom Stadium Kasarani. Cette séance, qui a réuni quinze joueurs sous la direction du staff technique, a été adaptée selon le statut des joueurs, les titulaires du dernier match se contentant d’une séance de décrassage à l’hôtel. Cette gestion différenciée de l’entraînement témoigne de l’approche méthodique adoptée par l’encadrement technique pour optimiser la condition physique de chaque élément du groupe. En face, le Niger aborde cette rencontre dans une position radicalement différente. Déjà éliminé de la course à la qualification avec un seul petit point au compteur, le « Mena » n’a plus rien à perdre et pourrait bien jouer les trouble-fête dans cette dernière journée. L’équipe dirigée par les coéquipiers d’Abdulatif Goumey avait pourtant montré des signes encourageants face à l’Afrique du Sud (0-0), frôlant même la victoire dans un match qui aurait pu changer la donne de leur tournoi. Cette capacité à inquiéter des équipes a priori plus fortes constitue un avertissement pour l’Algérie, qui ne devra pas sous-estimer un adversaire n’ayant plus rien à perdre.

Le contexte général de ce groupe C ajoute une dimension supplémentaire à l’enjeu algérien. Simultanément au match Algérie-Niger, l’Ouganda et l’Afrique du Sud s’affronteront à Kampala dans une confrontation tout aussi décisive. Avec six points, l’Ouganda est en position de force et n’a besoin que d’un nul pour assurer sa qualification, tandis que l’Afrique du Sud, également créditée de cinq points comme l’Algérie, est condamnée à la victoire pour espérer passer au tour suivant. L’objectif affiché par Madjid Bougherra de marquer rapidement pour faciliter la gestion du match révèle une stratégie claire : prendre rapidement le contrôle du score pour éviter le stress d’une fin de match incertaine. Cette approche offensive correspond parfaitement au style de jeu développé par l’équipe depuis le début du tournoi, même si l’efficacité devant les buts reste le point d’interrogation principal. La capacité des Verts à retrouver leur « gâchette » qui avait fait mal aux Ougandais constituera sans doute la clé de voûte de leur qualification pour les quarts de finale, programmés les 22 et 23 août prochains. Dans cette perspective continentale où seuls les deux premiers de chaque poule accéderont au tour suivant, l’Algérie dispose d’un avantage psychologique non négligeable en ayant son destin entre ses mains. Un point suffit, mais l’ambition affichée par l’encadrement technique laisse présager une approche résolument offensive pour s’offrir une qualification sans calcul ni approximation face au Niger.

Moncef Dahleb