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Automobile : L’usine Hyundai Algérie opérationnelle en 2027

Le géant automobile sud-coréen Hyundai Motor Co. s’apprête à implanter sa quatrième usine de production africaine en Algérie avec un investissement colossal de 400 millions de dollars. L’usine d’assemblage CKD (completely knocked down) de Sidi Khettab, dans la wilaya de Relizane, devrait démarrer sa production en 2027 en partenariat avec le groupe omanais Saud Bahwan Group.

Selon des sources de l’industrie automobile citées par le quotidien spécialisé sud-coréen « The Korea Economic Daily », « Hyundai Motor cherche à ouvrir une usine d’assemblage automobile CKD dans ce pays africain d’ici 2027 en partenariat avec le groupe omanais Saud Bahwan ». Le site retenu, situé à environ 300 kilomètres à l’ouest d’Alger, correspond à l’ancienne implantation de Volkswagen dans la zone industrielle de Sidi Khettab. Cette localisation stratégique avait déjà fait ses preuves avant la suspension des activités du constructeur allemand en décembre 2019 et la saisie judiciaire des actifs de l’homme d’affaires Mourad Oulmi. Le projet s’inscrit dans une démarche de récupération des actifs industriels non exploités que le Gouvernement souhaite réintégrer dans le cycle productif. Comme l’avait expliqué le ministre de l’Industrie Sifi Ghrieb, « les actifs industriels non exploités sont gérés dans le cadre d’une vision globale visant à les réintégrer dans le cycle de production, compte tenu de leurs équipements, de leurs ressources humaines qualifiées et de leur emplacement stratégique ». Cette approche s’avère particulièrement pertinente pour l’ancienne usine Sovac-Volkswagen qui conserve une infrastructure industrielle adaptée à l’assemblage automobile.

La gamme de production prévue répond aux attentes spécifiques du marché régional avec la fabrication de SUV compacts et de voitures à hayon, segments particulièrement prisés en Afrique et au Moyen-Orient, ajoute la même source. Le média sud-coréen a d’ailleurs rappelé les visites effectuées par le partenaire omanais à Alger et précise que selon les informations présentées par le partenaire omanais en janvier, la montée en charge s’effectuera progressivement avec d’abord un SUV abordable et un utilitaire dès 2026, puis une berline et une citadine dans les années suivantes. À terme, la production intégrera également des véhicules électriques, anticipant l’évolution des besoins énergétiques du continent. Le calendrier réglementaire suit son cours normal avec l’obtention en mai de l’agrément préliminaire par SARL Hyundai Motors Manufacturing Algeria, conformément au décret exécutif n° 22-384. « Hyundai Motor cherche à obtenir le feu vert final du gouvernement algérien pour la construction de l’usine d’ici la fin de l’année prochaine », précise le média coréen. Cette étape administrative cruciale conditionnera le lancement effectif des travaux de construction pour respecter l’échéance de production fixée à 2027.

Rayonnement sur le marché africain

L’enjeu économique dépasse largement les frontières algériennes puisque cette quatrième implantation africaine, après l’Afrique du Sud, le Ghana et l’Éthiopie, vise à couvrir l’ensemble de la demande continentale. Le marché automobile africain, qui a écoulé 1,05 million de véhicules en 2024 selon l’Organisation internationale des constructeurs automobiles, représente un potentiel de croissance significatif pour Hyundai. Les ventes combinées de Hyundai et Kia en Afrique et au Moyen-Orient ont d’ailleurs progressé de 11,9% sur un an au second semestre, atteignant 145 000 unités. Le projet bénéficie du soutien du président de la République puisque lors du Conseil des ministres du 18 mai, le président Abdelmadjid Tebboune avait demandé « d’accorder toute l’attention aux projets d’investissements et à la mise en œuvre des recommandations et décisions émanant des dirigeants des deux pays dans divers secteurs, notamment l’industrie automobile ».L’usine algérienne s’inscrit dans la stratégie globale d’expansion de Hyundai sur les marchés émergents, positionnant l’Algérie comme hub stratégique pour rayonner sur l’ensemble du continent africain et contribuer au développement de l’écosystème automobile local.

Samir Benisid

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