CHAN 2025 : L’aventure s’arrête pour les Verts
L’aventure s’arrête en quarts de finale pour les Verts.
La sélection nationale de football A’, composée exclusivement de joueurs évoluant dans le championnat local, a été éliminée du Championnat d’Afrique des Nations CHAN 2024 décalé à 2025, s’inclinant face au Soudan aux tirs au but après un match nul 1-1 au temps réglementaire et prolongations. Une élimination cruelle survenue samedi soir au stade Amaan de Zanzibar, qui met fin prématurément au parcours de l’équipe dirigée par Madjid Bougherra, finaliste de la précédente édition en 2022. La rencontre avait mal commencé pour les hommes de Bougherra. Dès la reprise de la seconde période, à la 48e minute précisément, les Verts ont concédé l’ouverture du score de la plus malheureuse des manières. Sur une frappe de Musa Hussien repoussée par le gardien algérien Zakaria Bouhalfaya, le défenseur Ayoub Ghezala a dévié involontairement le ballon dans ses propres filets, offrant un avantage inespéré aux Soudanais dans des circonstances particulièrement chaotiques. Un but contre son camp qui a immédiatement changé la physionomie de la rencontre et mis les Algériens dans l’obligation de réagir rapidement. Malgré ce coup du sort, les Fennecs ont fait preuve d’un mental de finaliste et d’une résilience remarquable qui leur avait permis de rester invaincus lors de leurs dix derniers matchs de CHAN. Poussés par cette détermination caractéristique, ils ont intensifié leurs attaques et multiplié les offensives dans le camp adverse. Leurs efforts ont finalement été récompensés à la 73e minute lorsque Sofiane Bayazid, entré en jeu quelques minutes plus tôt en remplacement de Belhocini à la 57e minute, est parvenu à pousser le ballon au fond des filets après une série d’occasions franches. Une égalisation méritée qui a relancé totalement les débats et redonné espoir aux supporters algériens présents dans les tribunes du stade tanzanien.
Le dernier quart d’heure du temps réglementaire s’est avéré particulièrement intense, les deux formations se rendant coup pour coup dans une bataille tactique serrée. Mohamed Tia Asad s’est montré dangereux pour le Soudan de la tête, tandis qu’Aimen Mahious a obligé le gardien soudanais Abooja à plusieurs interventions décisives. Les prolongations n’ont pas permis de départager les deux équipes malgré plusieurs occasions nettes de part et d’autre, les blessures et les multiples remplacements ayant quelque peu perturbé le rythme du match. Le score demeurant de 1-1 après cent vingt minutes de jeu, l’issue de cette confrontation devait se jouer lors de l’exercice redoutable des tirs au but.
C’est lors de cette séance fatidique que le rêve algérien s’est brisé. Si Walieldin Khidir et Mohamed Ahmed Saeed ont transformé leurs tentatives avec assurance pour le Soudan, tout comme Bayazid et Mahious pour l’Algérie, le tournant décisif est arrivé ensuite. Mehdi Merghem et Zakaria Draoui ont vu leurs tirs arrêtés par un gardien Abooja en état de grâce, tandis qu’Ahmed Tabanja et Mohamed Tia Asad scellaient définitivement la victoire soudanaise sur le score de 4 tirs au but à 2. Une élimination particulièrement cruelle pour une équipe qui avait su préserver son invincibilité pendant tout le tournoi mais qui a finalement chuté sur cet exercice si particulier et imprévisible.
Bougherra s’explique
En conférence de presse d’après-match, Madjid Bougherra s’est montré lucide sur les raisons de cet échec, analysant avec franchise les difficultés rencontrées par ses joueurs face au style de jeu adopté par leurs adversaires soudanais. « Il y a des situations où l’on doit aller au bout, surtout en première période. Mais le style du Soudan nous a dérangés : beaucoup de longs ballons, des joueurs puissants devant, un bloc compact et un gros pressing sur les seconds ballons. Pour construire le jeu, ça prenait du temps », a expliqué l’ancien capitaine des Fennecs, pointant du doigt les difficultés tactiques rencontrées par son équipe pour s’adapter au jeu direct et physique pratiqué par les Soudanais. Le sélectionneur national a également insisté sur les occasions manquées, particulièrement après l’égalisation de Bayazid. « Après l’égalisation, on était dans leur zone, mais ce n’était pas facile d’atteindre le but. Ils se battaient tous ensemble. Les joueurs ont fait leur maximum », a-t-il déclaré, reconnaissant les mérites de l’adversaire tout en soulignant l’engagement total de ses joueurs jusqu’au bout de la rencontre. Interrogé sur les conditions d’accueil et l’état parfois difficile des terrains, Bougherra a refusé de se réfugier derrière des excuses. « C’était le même cas pour tout le monde. Oui, Meziane a eu un souci à l’adducteur à cause d’un terrain dur, mais globalement, l’accueil a été très bon en Ouganda, au Kenya et ici en Tanzanie. C’est une bonne expérience, une bonne aventure », a-t-il souligné avec fair-play.
Malgré cette déception évidente, le technicien algérien a tenu à retenir les aspects positifs de ce parcours, notamment l’invincibilité préservée de son équipe dans le jeu. « On ne compte pas les tirs au but. On reste invaincus et ça veut dire qu’il y a quelque chose, même s’il manque toujours un petit détail. Alhamdoulilah, je suis fier de mes joueurs », a conclu Bougherra, appelant ses protégés à bien récupérer avant de retrouver leurs clubs respectifs pour la reprise du championnat national.
Cette élimination met fin aux espoirs algériens dans ce tournoi continental réservé aux joueurs locaux, l’Algérie qui était finaliste en 2022 voyant ses ambitions stoppées plus tôt que prévu. Cette sortie de route, bien que cruelle, devra servir d’enseignement pour l’avenir, avec en ligne de mire la prochaine Coupe Arabe des Nations prévue en fin d’année, où les Verts tenteront de rebondir après cette déception tanzanienne.
Moncef Dahleb