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Avec un taux de croissance de 4,1% en 2024 : L’économie nationale affiche de la résilience

Dans un contexte international marqué par l’incertitude géopolitique, les tensions commerciales et les fluctuations énergétiques, l’Algérie a su démontrer une remarquable stabilité économique en 2024.

Les dernières statistiques publiées par la Banque d’Algérie pour le quatrième trimestre révèlent une économie qui résiste aux vents contraires mondiaux, affichant des indicateurs encourageants qui témoignent de la solidité de ses fondamentaux macroéconomiques. L’économie algérienne a ainsi maintenu sa trajectoire de croissance avec un PIB réel en progression de 4,1% en 2024, performance certes légèrement inférieure aux 4,2% enregistrés en 2023, mais qui demeure robuste dans le contexte mondial actuel. Cette croissance s’appuie sur une diversification progressive de l’économie, avec le secteur hors hydrocarbures qui affiche une expansion de 4,9%, tandis que le secteur des hydrocarbures progresse de 2,9%. Cette répartition illustre les efforts de diversification économique entrepris par le pays, même si les hydrocarbures demeurent un pilier essentiel de l’activité.

Le commerce extérieur algérien a particulièrement brillé en 2024, avec des exportations totales atteignant 59,1 milliards de dollars américains, contre 56,6 milliards en 2023. Les hydrocarbures représentent l’essentiel de ces exportations avec 53,8 milliards de dollars, tandis que les exportations hors hydrocarbures se maintiennent à 5,3 milliards de dollars. Parallèlement, les importations ont reculé à 42,6 milliards de dollars contre 44 milliards l’année précédente, générant un excédent commercial substantiel de 16,5 milliards de dollars, en nette amélioration par rapport aux 12,6 milliards de 2023.

Des réserves de change de plus de 70 milliards USD

L’un des indicateurs les plus éloquents de la solidité financière du pays réside dans l’évolution de ses réserves de change. Les avoirs extérieurs nets de la Banque d’Algérie ont atteint 70,7 milliards de dollars fin 2024, contre 66,3 milliards fin 2023, soit une progression de 6,6%. Cette augmentation, alimentée par l’excédent commercial et le maintien de recettes énergétiques élevées, place l’Algérie dans une position confortable pour faire face aux éventuels chocs externes. Ces réserves représentent un coussin de sécurité considérable qui permet au pays de maintenir la stabilité de sa monnaie et de financer ses importations essentielles. Le taux de change du dinar est d’ailleurs resté relativement stable, avec une légère appréciation moyenne de 0,34% face au dollar américain et une appréciation plus marquée de 3,9% face à l’euro, reflétant davantage les mouvements de change entre les grandes devises internationales que des pressions sur la monnaie nationale.

Le cash en nette hausse

Un phénomène particulièrement notable dans les statistiques 2024 concerne l’évolution spectaculaire de la circulation fiduciaire. La masse de billets et pièces en circulation a bondi de 19,6%, passant de 9.472,6 milliards de dinars fin 2023 à 11.327,2 milliards fin 2024. Cette progression, peut sembler préoccupante d’autant plus que les autorités multiplient les mesures pour renforcer la bancarisation et l’inclusion financière et réduire l’étendue de l’économie informelle. L’augmentation du cash en circulation témoigne néanmoins d’une activité économique soutenue.. Toutefois, cette évolution nécessite une surveillance attentive pour éviter tout risque inflationniste et encourage la poursuite des efforts de bancarisation et de digitalisation des paiements.

Une inflation maîtrisée malgré les pressions mondiales

L’un des succès les plus remarquables de la politique économique en 2024 réside dans la maîtrise de l’inflation. Alors que de nombreux pays ont lutté contre des poussées inflationnistes persistantes, l’Algérie a réussi à ramener son taux d’inflation annuel moyen de 9,3% en 2023 à 6,1% en 2024, soit une baisse significative de 3,2 points. Cette performance s’avère d’autant plus méritoire qu’elle intervient dans un contexte international marqué par la volatilité des prix des matières premières et des produits alimentaires. Cette décélération de l’inflation traduit l’efficacité des mesures de politique monétaire et budgétaire mises en œuvre, ainsi que l’impact positif du maintien de la stabilité du taux de change. Elle contribue à préserver le pouvoir d’achat des ménages et à maintenir la compétitivité des entreprises nationales. La politique monétaire menée par la Banque d’Algérie témoigne d’une approche équilibrée, avec une croissance de la masse monétaire M2 de 10,4% en 2024, en décélération par rapport aux 14,4% de 2023. Cette modération dans l’expansion monétaire contribue au contrôle de l’inflation tout en soutenant l’activité économique. Du côté du crédit, l’encours global des crédits à l’économie a progressé de 6,3%, atteignant 12.774,2 milliards de dinars, avec une répartition qui privilégie encore le secteur public (49,7%) devant le secteur privé (38,4%) et les ménages (11,9%).

Ces résultats positifs placent l’Algérie dans une position favorable pour aborder les défis à venir. La stabilité macroéconomique acquise constitue une base solide pour accélérer les réformes structurelles et poursuivre la diversification de l’économie, tout en maintenant l’équilibre des grands agrégats dans un environnement mondial qui demeure incertain.

Sabrina Aziouez

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