Clôture son festival « Le Cinéma entre plage et ville » à Boumerdès : Un hommage à la mémoire nationale
La ville de Boumerdès a refermé sa manifestation culturelle « Le Cinéma entre plage et ville », un événement qui aura marqué cinq journées exceptionnelles de projections en plein air sur la place du 5 juillet au cœur de la cité. Cette initiative originale, orchestrée par la direction de la culture et des arts de la wilaya en collaboration avec le Centre national du cinéma et de l’audiovisuel et avec la contribution du conseil populaire communal, s’est imposée comme un rendez-vous incontournable du calendrier culturel estival algérien. Le programme de cette édition inaugurale a proposé au public une sélection rigoureuse de cinq œuvres emblématiques du septième art algérien, témoignant de la richesse et de la diversité de la production nationale. Les spectateurs ont ainsi pu redécouvrir « El Assa Wal Afyoun » (Le Bâton et l’Opium), « El Bir » (Le Puits), « Hassan Terro », et « Maaraket El Djazair » (La Bataille d’Alger), avant que la soirée de clôture ne soit consacrée à « Et Tayara Es Safra » (L’Avion jaune), un film qui a ravivé dans les mémoires les luttes héroïques du peuple algérien durant la guerre de libération nationale. Cette programmation n’a pas été choisie au hasard, s’inscrivant dans la commémoration de la Journée nationale du moudjahid célébrée le 20 août, date symbolique qui marque le déclenchement des attaques du Nord-Constantinois en 1955. À travers ces projections, les organisateurs ont souhaité renouer avec la mémoire collective nationale tout en offrant aux familles algériennes une occasion privilégiée de découvrir ou de redécouvrir leur patrimoine cinématographique dans une atmosphère conviviale et accessible.
L’affluence remarquable enregistrée tout au long de ces cinq soirées témoigne de la soif du public pour ce type d’événements culturels pendant la saison estivale. Les familles nombreuses qui ont investi la place du 5 juillet ont transformé cet espace urbain en véritable amphithéâtre à ciel ouvert, créant une ambiance unique où se mélangent nostalgie cinématographique et joie de vivre collective. Cette approche s’inscrit parfaitement dans la stratégie du ministère de la Culture et des Arts qui vise à rapprocher l’activité culturelle du citoyen ordinaire, faisant du cinéma un vecteur simultané d’éducation et de divertissement collectif. Au-delà de son succès populaire immédiat, « Le Cinéma entre plage et ville » pose les jalons d’une nouvelle approche de la diffusion culturelle en Algérie. En proposant un accès gratuit et sans contrainte à des œuvres de référence du cinéma national, cette initiative démocratise l’accès à la culture tout en valorisant le patrimoine audiovisuel algérien. Elle illustre également la pertinence de sortir les activités culturelles des enceintes traditionnelles pour aller à la rencontre directe des populations dans leur environnement quotidien.
M.S.
