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Filière de la tomate industrielle à El Tarf : 70% de la récolte destinée à la transformation

La filière tomate industrielle affiche une excellente santé avec une récolte plus que satisfaisante cette saison.

Les services de la direction de l’agriculture de la wilaya d’El Tarf ont confirmé que 70% de la récolte de tomate industrielle de cette saison était destinée à la transformation au niveau de 17 unités, dont 7 unités implantées sur le territoire de la wilaya, soit une quantité de 2,2 millions de quintaux. Cette quantité a permis la production de 300 000 quintaux de tomates en conserve de trois types : concentré de tomates, double concentré et triple concentré, ce qui représente une couverture d’environ 30% des besoins du marché national. Selon les informations recueillies auprès du bureau de la production agricole relevant de la direction des services agricoles (DSA), la campagne de récolte et de transformation de tomate industrielle pour la saison agricole 2024/2025, qui s’est achevée cette semaine, a réalisé une production importante s’élevant à près de 3,5 millions de quintaux, soit une moyenne de 750 quintaux par hectare sur une superficie plantée et récoltée de 4 500 hectares. La majeure partie de ces surfaces est irriguée par le système du goutte-à-goutte et cultivée avec des variétés hybrides à haut rendement, dont la production peut dépasser 1 500 quintaux par hectare. Malgré les dégâts causés aux champs de tomates industrielles par la maladie du mildiou, la production a été importante grâce à la mobilisation des producteurs qui ont traité les superficies touchées par cette pathologie, permettant ainsi de contrôler la maladie et de limiter sa propagation à d’autres zones. Toutefois, les services agricoles reconnaissent que cette maladie a eu un impact relatif sur le rendement de la production, contrairement aux attentes initiales. Cette abondance de production a permis d’injecter 1,1 million de quintaux de tomates industrielles sur le marché pour la consommation fraîche, entraînant une baisse significative des prix de la tomate qui sont passés de 80 DA/kg à 45 DA/kg. Le reste de la production a été commercialisé auprès d’environ 17 unités de transformation situées à l’intérieur et à l’extérieur de la wilaya, avec une capacité totale de transformation estimée à 36 600 tonnes par jour, dont 10 700 tonnes par jour sont traitées par les sept unités de transformation localisées dans la wilaya d’El Tarf. Pour assurer le succès de la campagne de récolte et de transformation, des accords ont été conclus entre 256 producteurs et transformateurs afin de faciliter la commercialisation de la récolte à un prix de référence fixé à 18 DA/kg. Dans ce dispositif, le producteur reçoit 4 DA représentant la valeur du soutien de l’État à la filière pour chaque kilogramme de tomates industrielles commercialisé, tandis que le transformateur bénéficie d’une subvention de 1,5 DA par kilogramme transformé.

La production locale de tomates industrielles reste très demandée et convoitée dans d’autres wilayas en raison de sa qualité reconnue, comme en témoignent les quantités commercialisées pour la transformation et même la consommation fraîche en dehors de la wilaya. Cette situation confirme la reprise du secteur et son retour en force dans la liste des cultures stratégiques, après les fluctuations qu’il avait enregistrées par le passé, avant que l’État n’intervienne pour résoudre les problèmes soulevés et prendre les mesures pratiques nécessaires. Par ailleurs, certains transformateurs ont exprimé leur souhait d’exporter leurs conserves de tomates de toutes sortes, stockées depuis l’année précédente et celles de cette saison. Les parties concernées ont déposé des demandes auprès des ministères du Commerce et de l’Agriculture pour obtenir des licences et un accompagnement afin de commercialiser les premières expéditions à l’étranger. Les services agricoles s’efforcent de stimuler et d’encourager les agriculteurs et les opérateurs à investir dans le secteur agricole de la wilaya, particulièrement dans les cultures stratégiques telles que les industries agroalimentaires et de transformation, pour assurer la valorisation de l’excédent de production et son exportation après avoir atteint l’autosuffisance nationale et satisfait les besoins du marché local.

Sofia Chahine

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