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Une rentrée politique et sociale sous haute tension : La France vers l’inconnu !

La France traverse l’une des périodes les plus critiques de son histoire récente. Deux dates cruciales cristallisent toutes les inquiétudes : le 8 septembre, jour où le premier :ministre François Bayrou doit obtenir la confiance parlementaire, et le 10 septembre, marqué par un appel au « blocage national ». Cette séquence pourrait précipiter l’Hexagone dans une crise institutionnelle majeure.

François Bayrou s’apprête à jouer sa survie politique devant l’Assemblée nationale française. Son programme d’austérité, centré sur la nécessité de réaliser des économies budgétaires drastiques divise profondément le Parlement. Pour obtenir la confiance, le Premier ministre doit rassembler une majorité absolue des suffrages exprimés, un défi colossal dans l’actuelle configuration politique. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le bloc présidentiel ne dispose que de 155 à 190 députés sur 577, selon l’attitude de la droite traditionnelle. Face à eux, l’opposition réunie – de l’extrême droite à la gauche radicale – peut mobiliser jusqu’à 360 élus. Cette arithmétique implacable place Bayrou dans une position quasi-impossible.

L’ironie de la situation tient au fait qu’Emmanuel Macron avait refusé, après les législatives de juin 2024, de nommer un Premier ministre issu de la coalition de gauche pourtant arrivée en tête avec 193 sièges. Cette décision controversée nourrit aujourd’hui la colère des oppositions.

Macron, dos au mur

En cas d’échec le 8 septembre, Emmanuel Macron se retrouverait dans une impasse historique. Certes, il pourrait théoriquement renommer François Bayrou, mais à quoi bon maintenir un gouvernement dont le programme aurait été explicitement rejeté ? Le président français, qui s’est engagé à ne pas démissionner avant mai 2027, verrait ses options se réduire drastiquement. Une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale reste possible, mais constituerait un pari extrêmement risqué. Avec une popularité en chute libre – moins de 25% d’opinions favorables -, Macron pourrait subir un désaveu électoral définitif, transformant ce qui devait être un coup de poker en véritable guillotine politique.

Le spectre du chaos social

Le 10 septembre amplifie ces inquiétudes. Des collectifs très actifs sur les réseaux sociaux appellent à « bloquer le pays » pour protester contre l’austérité programmée. Si les syndicats traditionnels restent prudents, l’appel trouve un écho considérable, notamment grâce au soutien de Jean-Luc Mélenchon. Le leader de La France Insoumise ne cache pas ses ambitions : il veut pousser Macron à la démission et considère cette séquence comme le début d’un processus révolutionnaire. Paradoxalement, Marine Le Pen partage le même objectif, bien que pour des raisons différentes. Le Rassemblement national mise sur une nouvelle dissolution qui pourrait lui ouvrir les portes du pouvoir, malgré la condamnation judiciaire de sa présidente en mars 2025. Cette double crise survient au pire moment pour la France. L’économie stagne, le chômage repart à la hausse, et les caisses publiques sont vides. Une paralysie politique et sociale prolongée pourrait porter un coup fatal à la confiance des investisseurs et des marchés financiers, déjà échaudés par l’instabilité chronique du pays.  La France se dirige donc vers l’inconnu, portée par une dynamique institutionnelle qui échappe désormais au contrôle de ses dirigeants.

Lyes Saïdi

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