Énergies propres : Un projet algéro-koweïtien d’exportation d’hydrogène vert
Un projet ambitieux d’investissement koweïtien dans la production et l’exportation d’hydrogène vert a été annoncé lundi, comme un tournant dans les politiques nationales de transition énergétique. Le président du conseil d’administration de la société koweïtienne Metro Holding Company, Cheikh Mechaal Al-Jarrah Al-Sabah, a en effet, officialisé cette intention lors d’une audience accordée par le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et Énergies renouvelables, Mohamed Arkab. Cette rencontre, qui s’est déroulée au siège du ministère de l’Énergie en présence du secrétaire d’État aux Énergies renouvelables Noureddine Yassaâ et du PDG de Sonatrach Rachid Hachichi, illustre l’attractivité croissante de l’Algérie pour les investisseurs internationaux spécialisés dans les énergies propres. Cheikh Mechaal Al-Jarrah Al-Sabah a « donné une présentation sur un projet d’investissement ambitieux en Algérie, basé sur l’exploitation du grand potentiel d’énergie solaire et éolienne dont dispose le pays, pour la production et l’exportation d’hydrogène », indiqué le communiqué officiel du ministère. Le projet koweïtien se distingue par son approche intégrée, privilégiant le transfert technologique et l’industrialisation locale. L’initiative repose notamment sur « la mise en place d’une industrie locale notamment de fabrication d’électrolyseurs, ainsi que sur le développement des compétences nationales et le renforcement du contenu local en vue d’établir des partenariats durables ». Cette dimension industrielle répond aux objectifs gouvernementaux de développement d’une filière nationale de l’hydrogène vert, créatrice d’emplois qualifiés et de valeur ajoutée locale.
« Les deux parties sont convenues de tenir des réunions techniques entre experts de part et d’autre afin d’élaborer une feuille de route pour le projet », précise la même source.
Mohamed Arkab a saisi cette occasion pour réaffirmer les ambitions algériennes sur le marché européen de l’hydrogène vert, soulignant que l’Algérie, « de par sa position géographique stratégique, ses ressources en énergies renouvelables et son infrastructure développée, est habilitée à devenir un pôle régional leader dans la production et l’exportation d’hydrogène vert vers l’Europe ». Cette déclaration s’inscrit parfaitement dans la stratégie nationale de diversification énergétique et de positionnement sur les marchés d’avenir. L’inscription du projet koweïtien dans l’écosystème européen de l’hydrogène trouve sa cohérence avec le projet SoutH2 Corridor, initiative phare reliant l’Algérie à l’Europe et « soutenu par une déclaration d’intention commune signée à Rome en janvier 2025, lequel traduit l’engagement de l’Algérie à diversifier les approvisionnements énergétiques, à réduire les émissions de carbone et à renforcer l’intégration énergétique avec l’Europe ». Le ministre a néanmoins rappelé les prérequis indispensables au succès de ces projets structurants, insistant sur le fait que « la réussite de ces projets requiert la mise en place d’un cadre juridique et réglementaire incitatif et le développement des capacités humaines et technologiques, en sus de l’attraction des investissements et le renforcement de la coopération internationale pour le transfert de la technologie et l’échange des expertises ». L’environnement des affaires algérien constitue un atout supplémentaire pour concrétiser ces partenariats stratégiques. Mohamed Arkab a ainsi affirmé que « les réformes économiques adoptées par le gouvernement algérien, notamment la nouvelle loi sur l’investissement, offrent un climat d’investissement plus compétitif et plus transparent, ouvrant ainsi de larges perspectives de partenariat avec les investisseurs ». Metro Holding Company apporte à ce partenariat sa solide expérience internationale et sa capacité financière éprouvée. La société koweïtienne, « l’un des plus importants groupes d’investissement au Koweït, opérant dans plusieurs secteurs, tels que l’énergie, l’infrastructure, l’immobilier et l’industrie », dispose de l’expertise nécessaire pour mener à bien des projets d’envergure. « Grâce à son expérience dans la gestion de grands projets et d’investissements stratégiques, la société compte étendre sa présence régionale et internationale, d’où l’intérêt manifesté pour contribuer aux projets de transition énergétique en Algérie, notamment dans le domaine de l’hydrogène vert », précise le communiqué.
Cette annonce s’inscrit dans une dynamique plus large de repositionnement énergétique de l’Algérie, pays traditionnellement exportateur d’hydrocarbures qui ambitionne désormais de devenir un acteur majeur des énergies propres.
Samira Ghrib
