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Le Président Tebboune tient une réunion dédiée à l’évènement : Alger se mobilise pour l’IATF

À trois jours de l’ouverture de la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine, l’effervescence gagne Alger.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a personnellement présidé lundi une réunion de travail consacrée aux derniers préparatifs de cette grand-messe économique continentale qui s’annonce d’ores et déjà comme un événement historique pour l’Algérie.

L’IATF 2025, placée « sous le slogan Passerelle vers de nouvelles opportunités », transforme littéralement la capitale en un véritable hub économique africain. Du 4 au 10 septembre, Alger accueillera ce qui constitue « bien plus qu’une simple foire commerciale » mais un « catalyseur pour la mise en œuvre concrète de la Zone de libre-échange continentale africaine ». Les chiffres donnent le vertige : 147 pays représentés, dont près de 40 africains, quelque 2.000 exposants et plus de 35.000 visiteurs attendus dans ce qui s’annonce comme une participation record. Au cœur de cette mobilisation générale, le Palais des expositions ressemble désormais à « un immense chantier où l’on ne ménage aucun effort pour que cet important événement continental soit à la hauteur sur le plan organisationnel », confie Hafidha Mokdad, responsable de la communication à la Société algérienne des foires et exportations (Safex). Les travaux de finalisation se poursuivent « à un rythme soutenu » tandis que « les espaces extérieurs et l’ensemble des infrastructures du palais, telles que les halls et les bureaux, ont été aménagés ».

44 milliards USD de contrats

L’ambition économique de cette édition algérienne dépasse largement le cadre symbolique. Les organisateurs anticipent la signature de contrats commerciaux et d’investissement d’une valeur supérieure à 44 milliards de dollars, un montant qui témoigne du potentiel colossal que représente l’intégration commerciale africaine. Cette perspective s’inscrit parfaitement dans la stratégie de diversification de l’économie algérienne, désireuse de réduire sa dépendance aux hydrocarbures en développant de nouveaux partenariats économiques continentaux. L’innovation marque cette édition 2025 d’une empreinte particulière. Pour la première fois dans l’histoire de l’IATF, une place importante sera accordée aux start-ups et à l’économie du savoir, reconnaissant ainsi la contribution croissante de l’Algérie dans ce domaine stratégique. Un espace spécifique sera réservé aux entrepreneurs, chercheurs et jeunes entreprises innovantes, leur permettant de présenter leurs projets et d’établir des contacts directs avec des investisseurs et des fonds de financement. Cette orientation reflète la volonté algérienne de se positionner comme un hub technologique régional, capable d’attirer les capitaux vers des secteurs à forte valeur ajoutée. L’organisation logistique de l’événement révèle l’ampleur de la mobilisation nationale. Le pavillon « Saoura » abritera « les grandes conférences et séminaires », tandis que d’autres salles seront réservées aux débats et aux réunions. Pour les médias, « l’étage supérieur du pavillon central ainsi que Dar El Djazaïr » ont été spécialement aménagés pour accueillir la presse nationale et étrangère. La remise en service des escaliers mécaniques, la mise en place d’entrées réservées aux personnes aux besoins spécifiques et l’installation d’un système de climatisation sophistiqué témoignent de la volonté d’offrir des conditions d’accueil optimales.

A la hauteur du prestige de l’Algérie

Les entreprises algériennes participantes ne sont pas en reste et « peaufinent leurs stands avec des technologies de pointe, afin de refléter une image à la hauteur du prestige de l’Algérie ». Cette démarche s’appuie sur les succès passés, l’Algérie ayant décroché le prix du « Meilleur stand » et celui du « Stand le plus innovant » lors des éditions de Durban en 2021 et du Caire en 2023. Près de 200 entreprises algériennes participeront à cette édition, aux côtés des géants continentaux et internationaux. La Banque africaine d’import-export (Afreximbank), initiatrice du concept IATF en 2018 en collaboration avec la Commission de l’Union africaine et le Secrétariat de la ZLECAf, a choisi d’installer son stand sur une grande superficie au cœur du pavillon central, jouant ainsi son rôle de « trait d’union entre les différentes entreprises africaines et internationales participantes ».

Enjeu géopolitique

La Zone de libre-échange continentale africaine dispose également de son propre espace d’exposition, attirant les regards des entreprises africaines compte tenu de la dynamique qu’elle connaît en matière de levée des barrières commerciales. L’enjeu dépasse largement les considérations économiques immédiates. L’IATF vise à « briser la barrière » du déficit informationnel qui constitue l’un des principaux obstacles aux échanges intra-africains, actuellement limités à seulement 15% des échanges commerciaux totaux du continent. En créant une plateforme de rencontres directes entre acheteurs et vendeurs, la foire facilite la conclusion d’accords commerciaux concrets et répond aux besoins exprimés par les opérateurs économiques africains. Pour l’Algérie, accueillir cette foire prestigieuse représente un enjeu géopolitique majeur. Le pays consolide ainsi son statut de puissance économique régionale et affirme son rôle de facilitateur dans l’intégration économique africaine. Cette stratégie s’inscrit dans une diplomatie économique active, visant à diversifier les partenariats commerciaux et à renforcer l’influence algérienne sur la scène continentale, « toutes les conditions étant réunies pour garantir le bon déroulement de la foire et le confort des exposants et des participants ».

Salim Amokrane

admin

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