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Importation de 10.000 bus : Ghrieb lance le processus

Le Premier ministre par intérim Sifi Ghrieb a présidé mardi au Palais du Gouvernement une réunion pour finaliser les modalités d’importation immédiate de 10.000 nouveaux autobus de transport de voyageurs, donnant ainsi corps aux instructions présidentielles du 25 août dernier visant à moderniser d’urgence le parc national vieillissant. Cette rencontre interministérielle, qui a réuni les représentants des secteurs de la Défense nationale, de l’Industrie, des Transports et de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, s’est concentrée sur la définition des procédures opérationnelles de cette vaste opération. Selon le communiqué des services du Premier ministre, la réunion était « consacrée à la définition des procédures et des conditions définitives pour le lancement effectif de cette opération en termes d’importation-fabrication, de commercialisation et de financement ». Cette mobilisation gouvernementale fait suite aux décisions prises par le président Abdelmadjid Tebboune lors de sa réunion du 25 août dernier qui avait acté « l’importation immédiate de 10.000 bus de transport de voyageurs neufs pour remplacer les anciens ». Ces mesures d’urgence s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre d’un plan d’action présidentiel visant à réformer en profondeur le secteur des transports algérien, particulièrement fragilisé par l’état défaillant d’une partie significative de sa flotte.

L’ampleur du défi se mesure aux chiffres officiels : sur les 84.000 bus que compte le parc national, 5.400 unités de plus de trente ans doivent impérativement être retirées de la circulation dans les six mois. Cette situation critique a été révélée au grand jour par un récent accident tragique d’autobus qui a mis en lumière les défaillances structurelles du système de transport public national, déclenchant ainsi une prise de conscience des autorités sur l’urgence d’agir. La décision présidentielle dépasse largement le simple renouvellement matériel pour s’inscrire dans une démarche de réforme systémique du secteur. Le président Tebboune avait en effet donné des instructions fermes lors de sa réunion extraordinaire, prévoyant notamment l’élaboration de nouvelles législations concernant l’organisation de la circulation routière et les modalités de délivrance du permis de conduire. Ces textes réglementaires seront soumis dès la prochaine réunion du Conseil des ministres, témoignant de l’urgence accordée par le chef de l’État à cette transformation en profondeur.

La philosophie de cette réforme repose sur une responsabilisation accrue de tous les acteurs de la chaîne de transport. Les instructions présidentielles prévoient ainsi l’impératif d’imputer la responsabilité civile aux auteurs d’accidents de la route, accompagné de la soumission des conducteurs à un contrôle périodique renforcé et du développement des centres de contrôle pour détecter une éventuelle consommation de drogues ou de substances psychotropes. Innovation majeure de cette approche globale : l’extension inédite de la responsabilité en cas d’accidents aux parties chargées de la réalisation et de l’entretien des routes, aux auto-écoles et aux organismes de contrôle technique des véhicules. Cette mesure révolutionnaire place désormais tous les maillons de la chaîne de transport face à leurs obligations, depuis les gestionnaires d’infrastructures jusqu’aux centres de formation, créant un écosystème de responsabilité partagée. Le volet répressif n’est pas en reste puisque les forces de sécurité ont reçu des instructions fermes pour « intensifier la surveillance sur l’ensemble du territoire national, afin d’imposer l’application stricte du code de la route », traduisant la détermination présidentielle à éradiquer définitivement l’anarchie routière qui caractérise le secteur des transports notamment urbains et interurbains.

Samir Benisid

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