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Nucléaire iranien : Les discussions avec l’AIEA n’avancent pas

Le ministère iranien des Affaires étrangères a annoncé mardi l’absence de progrès dans les négociations avec l’Agence internationale de l’énergie atomique.

Le porte-parole Esmaeil Baghaei a confirmé que « deux séries de réunions ont eu lieu au niveau du directeur général adjoint de l’AIEA avec des responsables iraniens du ministère des Affaires étrangères et de l’Organisation de l’énergie atomique, mais aucun résultat définitif n’a été atteint ». Baghaei a précisé qu’aucune décision concernant la poursuite des négociations n’avait encore été prise par les autorités iraniennes. Concernant la présence d’inspecteurs de l’AIEA sur le territoire iranien, le porte-parole a expliqué que la récente visite s’était limitée à l’observation du chargement de combustible au réacteur nucléaire de Bushehr, opération réalisée conformément aux réglementations internationales pour garantir la continuité opérationnelle de l’installation. « Actuellement, aucun inspecteur de l’AIEA n’est présent en Iran ; cependant, les communications entre l’Iran et l’agence se poursuivent. L’Iran a réaffirmé son respect du Traité de non-prolifération et de l’Accord général sur les garanties, en maintenant les contacts via sa mission à Vienne », a déclaré Baghaei selon l’agence semi-officielle iranienne Mehr. L’Iran avait suspendu au mois de juin sa coopération avec l’AIEA après des attaques menées par les États-Unis et l’entité sioniste, Téhéran accusant l’agence de partialité. Le pays était alors engagé dans des négociations nucléaires médiées par Oman avec les États-Unis lorsque l’entité sioniste a lancé une attaque contre Téhéran le 13 juin, visant des sites militaires, nucléaires et civils ainsi que des hauts responsables militaires et des scientifiques nucléaires. L’Iran a riposté par des frappes de missiles et de drones, tandis que les États-Unis ont bombardé trois sites nucléaires iraniens. Le conflit de douze jours s’est terminé par un cessez-le-feu parrainé par les États-Unis, entré en vigueur le 24 juin.

Les Européens « veulent imposer les conditions américaines »

L’Iran a également renouvelé mardi son rejet de la position adoptée par l’E3, composé de la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Baghaei a déclaré que cette décision était « dépourvue de base légale » et a accusé les Européens de faire pression sur Téhéran pour qu’elle cède aux demandes de Washington, qui selon lui « ne montre aucune bonne volonté ». Le porte-parole a ajouté que la fixation de conditions préalables par l’E3 « démontre son manque de sérieux et de bonne foi ». Baghaei a souligné que l’E3 n’avait « aucune compétence juridique » pour activer le mécanisme de réimposition des sanctions, rappelant que la Russie et la Chine partagent cette position iranienne. Il a précisé qu’« actuellement aucun inspecteur de l’agence n’est en Iran », hormis deux présents uniquement pour superviser l’alimentation en combustible du réacteur de Bouchehr.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, s’est joint à la contestation de la décision européenne dans une déclaration conjointe avec ses homologues russe et chinois. Araghchi a affirmé que l’accord sur le nucléaire fait partie intégrante de la résolution 2231 du Conseil de sécurité et que les Européens n’ayant pas achevé le mécanisme de règlement des différends, leur démarche « ne peut être considérée comme un acte officiel ».

La semaine précédente, la troïka européenne avait menacé de recourir au mécanisme de retour automatique des sanctions de l’ONU, appelé « snapback », si Téhéran refusait le retour des inspecteurs de l’AIEA dans trois sites nucléaires touchés en juin par les États-Unis. L’ultimatum européen exige également que l’Iran fournisse des données précises sur 400 kilogrammes d’uranium enrichi à 60% et s’engage dans des négociations directes avec Washington. Les autorités iraniennes ont qualifié cette mesure d’« illégale et politisée », exécutée « sous injonction américaine », et ont averti que l’activation du mécanisme aurait de « graves conséquences internationales ».

Lyes Saïdi

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