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Violence contre les femmes : La plateforme « Himayati » lancée

L’Algérie franchit une nouvelle étape dans la lutte contre les violences faites aux femmes avec le lancement de « Himayati », première plateforme nationale spécialisée dans leur prise en charge complète.

Annoncée lundi par le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, cette plateforme numérique permet aux victimes de signaler les faits, demander conseil ou soutien et se rapprocher des services concernés. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de « la poursuite des programmes de protection familiale mis en place par l’État afin de renforcer la protection de la femme et la promotion de ses droits », précise le communiqué du ministère. La plateforme vise à « consolider les efforts nationaux consentis en matière de protection, de soutien et d’accompagnement de la femme algérienne à travers des services diversifiés et intégrés ». L’espace numérique assure « une couverture complète pour toutes les femmes, dans toutes les régions et dans différentes circonstances, grâce à l’interconnexion entre les différents services de sécurité ainsi que ceux des secteurs de la justice et de la santé ». Cette approche intégrée constitue une réponse coordonnée aux besoins des victimes, leur offrant un accès unifié aux diverses institutions compétentes. Au-delà de sa fonction de signalement et d’accompagnement, « Himayati » se veut également un espace de « sensibilisation destiné à renforcer la solidarité et à permettre à la femme d’assumer ses rôles sociaux et d’être protégée, pour assurer une famille stable et une société apaisée et prospère », précise la même source.  Le lancement de cette plateforme intervient dans un contexte d’intensification des campagnes de dénonciation menées par des femmes et des jeunes filles sur les réseaux sociaux, qui partagent des témoignages vidéo documentant les violences subies dans l’espace public. Ces initiatives citoyennes ont contribué à une prise de conscience collective sur l’ampleur du phénomène.

Cette nouvelle plateforme s’ajoute à un arsenal juridique et institutionnel déjà existant. L’Algérie dispose notamment du numéro vert 10-26 pour l’accompagnement psychologique et social des victimes, de la possibilité de déposer plainte via l’application « Allo Police » ou encore auprès de la Gendarmerie nationale au 10-55. La plateforme électronique du parquet nyaba-e.justice.dz permet également de saisir directement l’autorité judiciaire. Le dispositif de prise en charge comprend par ailleurs des centres d’hébergement comme « Diar Rahma », des services de médiation familiale et d’orientation religieuse via la plateforme « Fatwas des oulémas d’Algérie ». L’État propose également un accompagnement juridique, psychologique et social, complété par des programmes d’insertion économique tels que le Fonds de pension alimentaire, le Fonds de soutien aux victimes de la traite des êtres humains et l’allocation forfaitaire de solidarité.

La dimension sanitaire n’est pas négligée avec des plateformes de consultation psychologique et familiale, une prise en charge médicale pour établir les préjudices incluant les soins d’urgence et les traitements psychologiques. Les centres de santé mentale accompagnent les victimes de traumatismes à long terme. La loi du 2 juillet 2018 relative à la santé oblige d’ailleurs les professionnels de santé à signaler les cas de violence dont ils ont connaissance. Le ministère invite d’ailleurs les citoyens à consulter la plateforme pour plus d’informations via le site web www.himayati.dz, confirmant ainsi l’engagement de l’État dans une approche globale et moderne de la protection des femmes contre toutes formes de violence.

Lyna Larbi

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