Éliminatoires du Mondial 2026 : Les Verts préparent la Guinée
L’Algérie s’apprête à franchir un cap décisif dans sa quête de qualification pour la Coupe du monde 2026.
Ce lundi à Casablanca, les Fennecs retrouveront la Guinée dans un match qui pourrait bien déterminer l’avenir dans ces éliminatoires. Avec 18 points au compteur après leur victoire laborieuse face au Botswana jeudi soir (3-1), l’équipe de Vladimir Petkovic dispose d’une avance confortable de 8 points sur le Syli national, mais rien n’est encore joué dans ce groupe G où les surprises ne manquent pas. Cette huitième journée des éliminatoires revêt une importance capitale pour les hommes de Petkovic, qui peuvent définitivement prendre le large en cas de succès face à une formation guinéenne qui a retrouvé des couleurs avec sa large victoire contre la Somalie (3-0). Le contexte est idéal pour les Algériens, mais le sélectionneur suisse n’entend pas tomber dans l’euphorie après le match contre le Botswana qui a révélé certaines faiblesses. « Je suis fatigué. L’adversaire nous a poussés à faire plus. Dans notre imagination on pense gagner tous les matchs mais il faut mouiller le maillot », avait déclaré Petkovic au terme de cette rencontre plus serrée que prévu. Un message qui résonne comme un avertissement avant le déplacement marocain. La préparation de ce choc crucial a débuté vendredi soir au Centre technique national de Sidi Moussa, avec un programme différencié selon les joueurs. Les titulaires du match contre le Botswana ont bénéficié d’un entraînement allégé sous la supervision du préparateur physique Paolo Rongoni, tandis que le reste de l’effectif a suivi une séance complète d’une heure et demie. Le retour de Jaouen Hadjam, qui avait été autorisé à quitter temporairement le stage pour des raisons familiales, renforce les options de Petkovic sur le flanc gauche de la défense. L’analyse du match contre le Botswana livre des enseignements précieux pour la suite. Si l’Algérie a su réagir après avoir concédé l’égalisation à la 43e minute, c’est bien grâce aux ajustements tactiques opérés par Petkovic à la pause. « On a commencé la deuxième mi-temps plus intelligemment », avait souligné le technicien suisse, satisfait de la réaction de ses hommes. L’entrée décisive de Baghdad Bounedjah, auteur d’un doublé salvateur (71e et 90e+6), illustre parfaitement la profondeur de banc algérienne, un atout majeur dans cette campagne qualificative. Cependant, certains secteurs de jeu nécessitent encore des corrections, notamment dans la transmission du ballon. « On a commis une faute de transmission sur le but que nous avons encaissé », reconnaissait Petkovic, conscient que de tels détails peuvent coûter cher face à des adversaires plus redoutables. « On va travailler ce secteur de jeu, on en a parlé, je suis convaincu que nous allons faire mieux à l’avenir », promettait-il. La Guinée de son côté arrive avec des certitudes retrouvées après son large succès contre la Somalie. Menés par Serhou Guirassy, buteur face aux Somaliens, les hommes du Syli national comptent bien profiter de cette dynamique positive pour créer la surprise face aux Fennecs. Avec 10 points, la Guinée reste mathématiquement en course pour la qualification, même si la tâche s’annonce ardue face à une formation algérienne qui caracole en tête du groupe. L’enjeu dépasse le simple cadre sportif pour l’Algérie. « Plusieurs joueurs se souviennent qu’ils ont raté la qualification à la Coupe du monde. On doit durer le plus longtemps avec le bon équilibre », rappelait Petkovic, faisant référence aux échecs passés qui hantent encore certains cadres de la sélection. Cette mémoire douloureuse constitue paradoxalement un moteur pour cette génération qui refuse de revivre les mêmes déconvenues. L’efficacité offensive reste l’argument principal des Algériens dans ces éliminatoires. « Nous sommes la meilleure équipe offensivement d’Afrique dans ces éliminatoires », revendiquait fièrement Petkovic après le match contre le Botswana. Cette statistique flatteuse témoigne de la richesse du secteur offensif algérien, où Mohamed Amine Amoura, buteur jeudi soir, côtoie des éléments comme Bounedjah ou encore Youcef Atal. Néanmoins, le sélectionneur garde la tête froide et refuse de s’enflammer prématurément. « Tous les joueurs n’étaient pas au mieux de leur forme, c’est le début de saison », tempérait-il, conscient que la condition physique de ses éléments peut encore s’améliorer au fil des rencontres. Cette lucidité sera précieuse face à une équipe guinéenne qui n’aura rien à perdre et tout à gagner dans ce choc. Le choix du lieu de réception, Casablanca, offre un cadre neutre qui pourrait favoriser le spectacle. Loin des pressions du stade Hocine Aït Ahmed de Tizi-Ouzou, les Verts devront puiser dans leurs ressources mentales pour faire la différence face à un adversaire qui jouera sa survie dans ces éliminatoires. La qualification pour la Coupe du monde 2026 semble à portée de main pour l’Algérie, mais Petkovic et ses hommes savent qu’en football, rien n’est jamais acquis avant le coup de sifflet final.
Moncef Dahleb