Culture

CANEX 2025 : Les industries créatives, nouveau moteur économique de l’Afrique

Le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, place les secteurs créatifs au cœur du développement continental.

L’Algérie mise sur la culture comme levier économique. En marge de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025) qui rassemble depuis le 4 septembre les acteurs économiques du continent au Palais des expositions d’Alger et à l’occasion du CANEX 2025 qui accompagne la manifestation économique, le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, a réaffirmé samedi l’urgence d’intégrer les industries créatives dans les stratégies de développement africaines. Lors de sa visite au stand du ministère de la Culture installé aux Pins maritimes, Zouhir Ballalou a défendu une vision ambitieuse du secteur culturel continental. « La culture est un facteur de promotion de la paix et une locomotive du développement économique en Afrique », a déclaré le ministre, insistant sur sa contribution au « renforcement des échanges commerciaux intra-africains ». Cette approche s’inscrit dans une démarche plus large visant à faire reconnaître la culture non plus comme un simple ornement social, mais comme un véritable secteur productif générateur de richesses et d’emplois. Le ministre a particulièrement insisté sur la nécessité d' »intégrer la culture au processus du développement économique », pointant les opportunités considérables offertes par les industries créatives dans des domaines aussi variés que le cinéma, le théâtre, l’art culinaire et les arts visuels. Cette diversification répond aux recommandations des organisations internationales qui estiment que les secteurs créatifs représentent un potentiel économique largement sous-exploité sur le continent africain, capable de générer des millions d’emplois, notamment pour les jeunes. L’IATF 2025, qui réunit cette année à Alger les représentants de 54 pays africains et de nombreux partenaires internationaux, constitue selon Ballalou un laboratoire idéal pour expérimenter cette nouvelle approche économico-culturelle. « Les différentes manifestations culturelles, notamment celles organisées dans le cadre de l’IATF, et des festivals artistiques, jouent un rôle crucial dans la promotion des industries créatives en tant que partie essentielle de l’économie », a-t-il souligné, établissant un lien direct entre événements culturels et dynamisme économique.

L’Algérie, pays hôte de cette édition, entend donner l’exemple en mobilisant l’ensemble de son écosystème culturel. « Les établissements culturels relevant du secteur de la Culture et des Arts œuvrent, sans relâche, à créer une dynamique à Alger », a précisé le ministre, évoquant la participation active des musées, centres d’arts et monuments historiques à travers « un programme culturel et artistique varié » conçu pour « accompagner cet important événement économique africain ».  Le stand du ministère, supervisé par l’Office national de la culture et de l’information (ONCI), illustre parfaitement cette philosophie en présentant « une vision alliant authenticité et modernité, reliant le riche patrimoine culturel aux supports technologiques modernes ». Cette synthèse entre tradition et innovation constitue l’un des défis majeurs des industries créatives africaines, contraintes de préserver leur identité tout en s’adaptant aux exigences du marché mondial. Les Journées créatives africaines « CANEX 2025 », organisées parallèlement à la foire commerciale, offrent une vitrine privilégiée à cette nouvelle économie culturelle. L’exposition artistique « Empreintes Africaines », visitée par le ministre, symbolise cette volonté de faire rayonner la créativité continentale au-delà des frontières traditionnelles. Ces initiatives s’accompagnent d’actions concrètes comme la remise des prix « CANEX Book Factory » consacrée à l’édition africaine, présidée par Ballalou en présence d’un jury international réunissant des experts d’Algérie, du Kenya et des États-Unis. Cette reconnaissance internationale de l’expertise africaine dans le domaine éditorial illustre le potentiel d’exportation des industries créatives continentales. Elle démontre également que l’Afrique ne se contente plus d’être consommatrice de contenus culturels produits ailleurs, mais ambitionne de devenir un acteur majeur de la création mondiale, forte de sa diversité linguistique, artistique et culturelle exceptionnelle.

L’initiative algérienne s’inscrit dans une dynamique continentale portée par l’Union africaine et ses partenaires, qui ont identifié les industries créatives comme un secteur prioritaire pour la réalisation des objectifs de l’Agenda 2063.

Mohand Seghir

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