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Constantine : Cap sur la culture du safran

Cette épice très demandée s’enracine progressivement dans les terres constantinoises grâce à une série d’expérimentations prometteuses. Le Centre de Recherche en Biotechnologie (CRBt) a lancé mercredi les premières expérimentations de culture du safran sur la station expérimentale d’El Karia El Hamra, située dans la commune d’El Khroub. Plus d’un millier de mètres carrés ont été plantés lors de cette journée inaugurale, marquant l’extension géographique d’un programme déjà expérimenté avec succès dans d’autres wilayas du pays. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale initiée par le président de la République visant à encourager et soutenir la culture de cette épice rare et précieuse dont la réputation dépasse les frontières. L’étape constantinoise prolonge les travaux déjà entrepris à l’École Nationale Supérieure Agronomique (ENSA) d’Alger. Le programme prévoit une nouvelle implantation en octobre prochain dans la wilaya de Ghardaïa. Les chercheurs soulignent que ces expérimentations revêtent une double portée économique et scientifique avec des perspectives prometteuses pour l’Algérie. Ils considèrent que le safran, au-delà de sa valeur marchande, peut devenir un levier d’innovation agricole et un vecteur de modernisation pour certaines exploitations. Les résultats préliminaires permettront d’évaluer la capacité de production et la qualité du safran algérien. Cette démarche s’appuie sur les conclusions encourageantes d’un projet pilote mené à Biskra, où le safran local avait été classé en qualité grade « A ». Cette distinction a renforcé la conviction des acteurs impliqués que le pays dispose de conditions favorables pour développer cette culture de haut niveau. Ces succès ont incité le ministère de tutelle, avec l’appui de la présidence de la République, à élargir le projet à l’échelle nationale, ouvrant de nouvelles perspectives pour la diversification agricole du pays et permettant de faire de cette culture une filière lucrative procurant une valeur ajoutée au secteur agricole en particulier et à l’économie nationale en général, avec un safran « Made In Algeria ».

Il convient de souligner que les expériences de culture du safran ont été un franc succès. Ainsi, dans la wilaya d’Oran, des experts agricoles ont affirmé lors du 2ème salon national du safran que les expériences menées sur la culture du safran ont réussi dans les zones montagneuses du pays, ces espaces étant particulièrement adaptés à ce type de plantes aux avantages économiques considérables. Cette plante préfère se développer dans les zones situées entre 600 et 1200 mètres d’altitude, comme Constantine et Souk Ahras. L’Algérie disposant de reliefs moyens, elle constitue un pôle privilégié pour ce type d’agriculture aux perspectives économiques prometteuses qui profitent aux habitants de ces zones.

Les conditions climatiques de ces zones montagneuses sont particulièrement adaptées à la culture du safran. Cette plante n’exige pas de grandes quantités d’eau et nécessite des méthodes traditionnelles reposant uniquement sur le travail manuel lors des opérations de cueillette, de tri et de séchage, ce qui rend sa culture facile et peu coûteuse. La culture du safran peut s’avérer très rentable pour les habitants des zones montagneuses car elle ne constitue pas une simple activité agricole de subsistance. La réussite de cette culture dans ces zones nécessite toutefois un accompagnement et une structuration sous forme de coopératives, notamment en matière d’échange de main-d’œuvre et de commercialisation.

SOFIA CHAHINE

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