CANEX 2025 : L’exposition « Dialogue et Création Africaine » inauguré
Dans l’écrin historique de la Villa Boulkine, futur siège du Grand Musée d’Afrique, quatre créateurs venus du Sahara Occidental, du Cameroun, du Sénégal et de Mauritanie dévoilent leurs œuvres nées d’une résidence panafricaine inédite. Le ministre de la Culture et des Arts Zouhir Ballalou et la secrétaire d’État aux Affaires africaines Selma Bakhta Mansouri ont inauguré lundi cette exposition finale baptisée « Dialogue et Création Africaines », aboutissement d’un mois de création artistique collective à Alger. Cette initiative s’inscrit dans le programme culturel de la 4e Foire commerciale intra-africaine qui bat son plein à Alger, confirmant la volonté algérienne de faire rayonner le continent à travers ses expressions artistiques contemporaines. La cérémonie d’ouverture a rassemblé une importante délégation diplomatique incluant ambassadeurs et représentants de missions africaines, européennes, sud-américaines ainsi que des instances UNESCO, témoignant de la portée internationale de l’événement. Depuis le 15 août, les quatre artistes en résidence ont investi la Villa Dar Abdelatif, perchée sur les hauteurs d’Alger, pour un processus créatif immersif qui trouve aujourd’hui son épanouissement dans ce lieu chargé d’histoire. La Villa Boulkine, édifice du XVIIIe siècle offert par l’Algérie à l’Union africaine, incarne parfaitement cette ambition de faire d’Alger un carrefour artistique continental. Mohamed Sleimane Labat du Sahara Occidental présente « Le jardin du phosphore », une installation qui interroge les ressources naturelles et leur exploitation, un acte de résistance face au pillage des ressources sahraouies par l’occupation marocaine. Lauriane Yougang du Cameroun développe une réflexion existentielle déclinée en quatre toiles accompagnées d’une sculpture, explorant les questionnements contemporains de l’identité africaine. Le Sénégalais Ibrahima Balayara propose une méditation sur le temps à travers cinq toiles restituant des situations de vie quotidienne, tandis qu’Aminata Sow de Mauritanie rend hommage à la femme algérienne dans un quadriptyque puissant. « Je salue ces artistes engagés qui se sont exprimés à travers ce bel élan de créativité rassembleur de l’Afrique », a déclaré le ministre Ballalou lors du vernissage. Il a souligné le caractère « hautement symbolique » de la Villa Boulkine, désormais vouée à « donner de la visibilité aux œuvres de tous les artistes africains » une fois transformée en Grand Musée d’Afrique. Le ministre a également réitéré l’engagement de son département à « entretenir un cycle périodique d’organisation d’ateliers de création artistique » destinés aux artistes africains, institutionnalisant ainsi cette dynamique de résidences créatives. Cette démarche s’accompagne d’une réflexion sur les « circuits touristiques et l’impact positif qu’ils ont eu sur les visiteurs africains », unanimes selon lui à sublimer la « beauté d’Alger, de sa Cité, ses palais, ses sites et ses faubourgs ». L’exposition révèle la diversité des expressions plastiques contemporaines africaines tout en questionnant les enjeux communs du continent. Chaque artiste apporte sa sensibilité culturelle spécifique tout en participant à un dialogue créatif transnational qui transcende les frontières géographiques et linguistiques.
Ballalou a rappelé les « échanges importants dans tous les domaines, dont notamment celui de la Culture » entretenus avec plusieurs pays africains lors de cet « événement majeur où l’Algérie tient le rôle de locomotive en Afrique ». Au-delà de sa dimension artistique, cette résidence panafricaine inaugure une nouvelle forme de diplomatie culturelle algérienne. En offrant à des créateurs du continent un espace de création et d’expression dans un cadre prestigieux, l’Algérie affirme son rôle de facilitateur des échanges artistiques africains.
M.S.