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France : Une crise institutionnelle majeure

La France traverse une crise politique sans précédent après la démission du Premier ministre François Bayrou, renversé par l’Assemblée nationale lors d’un vote de confiance massivement rejeté. Cette chute gouvernementale, survenue après seulement quelques mois d’exercice, plonge le pays dans une instabilité institutionnelle profonde qui se conjugue désormais avec une mobilisation sociale d’ampleur prévue pour ce mardi 10 septembre. Cette défaite parlementaire intervient après la présentation de mesures d’austérité très impopulaires visant à réduire le déficit public français, dans un contexte d’endettement croissant du pays. Conformément aux usages républicains, François Bayrou a officiellement remis sa démission à Emmanuel Macron ce mardi en début d’après-midi et expédiera les affaires courantes jusqu’à la nomination d’un nouveau gouvernement. Cette crise gouvernementale s’accompagne d’une mobilisation citoyenne majeure organisée par le mouvement « Bloquons tout », qui appelle à des actions de blocage dans tout l’Hexagone. Les autorités se préparent à des perturbations massives, particulièrement dans les transports franciliens où la SNCF a annoncé que le réseau ferroviaire. Au-delà des transports, cette journée de mobilisation vise des points névralgiques de l’économie française. Le périphérique parisien, les dépôts de carburants, les plateformes logistiques et les principales gares pourraient faire l’objet d’actions de blocage. Des occupations symboliques de bâtiments publics et la mise en place de péages gratuits sont également envisagées par les manifestants. Les services de renseignement recensent près d’une centaine d’actions prévues en région parisienne et plus de six cents sur l’ensemble du territoire national. L’incertitude plane sur l’ampleur réelle de cette mobilisation. Les services de renseignement anticipent environ 100 000 participants, mais soulignent le caractère particulièrement imprévisible d’un mouvement sans organisation centrale ni interlocuteurs clairement identifiés, ce qui complique l’évaluation des risques et la préparation des forces de sécurité.

Cette crise politique s’aggrave avec le dépôt par La France insoumise d’une motion de destitution contre le président français Emmanuel Macron. Le texte, présenté par Mathilde Panot et cosigné par 85 députés insoumis, invoque l’article 68 de la Constitution et appelle à réunir le Parlement en Haute Cour pour prononcer la destitution du chef de l’État pour « manquement manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». Les élus d’extrême gauche accusent Emmanuel Macron d’avoir plongé la France dans une « crise sociale, économique, écologique et institutionnelle sans précédent », dénonçant notamment la montée de la pauvreté, la désindustrialisation et l’aggravation de la dette publique. Ils reprochent particulièrement au président d’avoir refusé de nommer un Premier ministre issu du Nouveau Front populaire, arrivé en tête des élections législatives de 2024, et d’avoir maintenu au pouvoir un exécutif minoritaire.

Lyes S.

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