Commerce électronique : Vers un nouvel encadrement des activités de courrier express
Pilier du développement du commerce électronique, des activités de courrier express seront soumises à un encadrement renforcé. Mardi, le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, a réuni les principaux acteurs du secteur pour définir les contours d’un encadrement renforcé de cette activité stratégique, désormais considérée comme un pilier essentiel du développement du commerce électronique national. Cette rencontre de haut niveau a rassemblé « des opérateurs de courrier express international soumis au régime de l’autorisation, ainsi que des opérateurs de courrier express local soumis au régime de la simple déclaration », selon le communiqué du ministère. L’objectif affiché par les autorités est clair : transformer un secteur encore fragmenté en un véritable levier de modernisation économique. Le ministre a particulièrement insisté sur « l’importance stratégique de cette activité, notamment dans le cadre du soutien et du développement du commerce électronique en Algérie », marquant ainsi la volonté gouvernementale de digitaliser l’économie nationale. L’accompagnement des opérateurs constitue désormais une priorité ministérielle. Sid Ali Zerrouki a réaffirmé « l’engagement de son département ministériel à accompagner les opérateurs pour atteindre cet objectif », tout en posant les jalons d’un cadre réglementaire plus exigeant. Cependant, cet accompagnement s’accompagne d’obligations strictes. Le ministre a énuméré une série d’engagements non négociables que devront respecter les opérateurs, notamment « garantir la qualité des services, respecter les délais de livraison, protéger les données personnelles des citoyens et prendre en charge efficacement leurs préoccupations, tout en veillant au respect de la déontologie professionnelle ». Ces exigences traduisent une volonté de professionnalisation du secteur, longtemps caractérisé par des pratiques hétérogènes.
Le contrôle de ces engagements ne sera pas laissé au hasard. Le ministre a précisé que ces obligations « feront l’objet d’un encadrement et d’un suivi rigoureux en coordination avec l’Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques (ARPCE), selon un contrôle régulier de leur respect ». L’extension géographique des services constitue l’autre défi majeur identifié par les autorités. Le ministre a appelé les opérateurs concernés à « étendre leurs réseaux pour couvrir toutes les wilayas du pays, notamment celles du sud, en adoptant des solutions numériques modernes ». La modernisation technologique accompagne naturellement cette expansion géographique. L’accent mis sur l’adoption de « solutions numériques modernes » s’inscrit dans la stratégie nationale de transformation digitale, permettant aux opérateurs de proposer des services innovants tout en optimisant leurs coûts opérationnels. Cette approche technologique devrait également faciliter le suivi des colis et améliorer la transparence des services proposés aux clients. Cette initiative s’inscrit dans un contexte plus large de modernisation de l’économie algérienne, où le commerce électronique représente un secteur en pleine expansion. En structurant le secteur du courrier express, les autorités posent les bases d’un écosystème numérique performant, capable de soutenir la croissance du e-commerce national et de répondre aux attentes croissantes des consommateurs algériens en matière de livraison rapide et fiable.
Samir Benisid