Des millions de dollars de contrats pour la dernière journée
Dans un final en apothéose, les opérateurs économiques algériens ont multiplié mercredi les signatures d’accords d’exportation lors de l’ultime journée de la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF), décrochant des contrats pour plusieurs centaines de millions de dollars avec leurs homologues africains. Cette course contre la montre au Palais des expositions des Pins maritimes témoigne de la volonté des entreprises nationales de maximiser les opportunités offertes par cet événement continental d’envergure. L’industrie agroalimentaire s’est particulièrement illustrée avec la signature du plus gros contrat de cette dernière journée. Le groupe LaBelle a en effet conclu un accord commercial de 200 millions de dollars avec la société ougandaise Jaber, ouvrant ainsi de nouveaux débouchés pour les produits alimentaires algériens sur les marchés prometteurs de l’Afrique de l’Est. Le secteur de l’électronique et de l’électroménager n’est pas en reste avec la signature par le groupe Iris d’un contrat d’exportation de 50 millions de dollars vers le Zimbabwe, par l’intermédiaire de la société Ibaza Creation. Les industries mécaniques ont également tiré leur épingle du jeu avec des accords particulièrement stratégiques. La société Technocast a signé un contrat de 35 millions de dollars avec l’américaine Carpathia pour l’exportation de fils métalliques haute technologie et de pièces spécialisées destinées aux industries pétrolières et gazières. Plus ambitieux encore, ONIA a paraphé un accord de partenariat de 65 millions de dollars avec Carpathia USA, portant sur l’échange d’expertise en ingénierie mécanique et fabrication de tracteurs agricoles, avec des perspectives d’exportation vers l’ensemble du continent africain. L’automobile a marqué des points significatifs avec IKAM-Algérie qui a décroché un contrat de 25 millions de dollars avec la libyenne Hilal Al-Jabal pour la fourniture de plaquettes de freins destinées aux marchés libyen, tunisien et égyptien. Cette percée dans un secteur hautement concurrentiel démontre la qualité des produits mécaniques algériens et leur adaptation aux exigences des marchés régionaux.
Le secteur de la construction et de l’industrie a réalisé une performance remarquable avec la signature par la Société algérienne d’ingénierie d’un contrat colossal de 185 millions d’euros avec le groupe canadien AMEL, soit environ 216 millions de dollars, portant sur la production et l’exportation de verres intelligents vers plusieurs pays africains. Cette transaction, l’une des plus importantes de la foire, positionne l’Algérie comme un acteur émergent dans les technologies de pointe. Les travaux publics ont également profité de ces dernières heures avec plusieurs accords stratégiques. Le Laboratoire central des travaux publics et la Société algérienne des études techniques d’infrastructures, filiales du Groupe GEICA, ont chacune signé des contrats de 2 millions de dollars avec le groupe guinéen Baling. Le Groupe public de construction ferroviaire s’est également associé au même partenaire guinéen, renforçant ainsi la coopération dans le domaine crucial des infrastructures de transport. Les industries extractives ont marqué leur territoire avec l’Entreprise nationale des granulats qui a signé des contrats d’exportation avec une entreprise égyptienne pour le carbonate de calcium, la pouzzolane et le marbre, ainsi qu’avec une société algérienne pour la commercialisation vers plusieurs pays africains. L’Entreprise nationale des produits miniers non ferreux a emboîté le pas avec des accords similaires, incluant un contrat avec une entreprise tunisienne spécialisée dans la fabrication de papier.
Produits innovants
Le géant Condor a particulièrement brillé en signant pas moins de sept accords, dont un partenariat innovant avec la start-up camerounaise General Biotech pour la fabrication d’une couveuse intelligente pour nouveau-nés. La société a également renouvelé quatre contrats d’exportation vers l’Égypte, la Libye, la Tunisie et la Mauritanie, tout en pénétrant deux nouveaux marchés au Sénégal et en Côte d’Ivoire. L’ensemble de ces contrats représente 80 millions de dollars, confirmant la stratégie d’expansion africaine de cette entreprise emblématique. L’écosystème des start-ups algériennes a également su saisir ces opportunités ultimes. Garden of Babylon, spécialisée dans l’intelligence artificielle agricole, a signé un accord de 4,5 millions de dollars avec l’ougandaise Agrifarm Uganda. Sun Fast Energy, active dans les panneaux solaires, a décroché un contrat de 15 millions de dollars avec Agromedic du Lesotho pour le séchage des plantes médicinales. Ces partenariats illustrent l’émergence d’un nouvel entrepreneuriat technologique algérien tourné vers l’Afrique. La compagnie Air Algérie a également profité de ces dernières heures en signant un accord de coopération avec le groupe laitier GIPLAIT pour l’approvisionnement en produits laitiers variés, démontrant que tous les secteurs, y compris les services, ont su exploiter les opportunités offertes par cette plateforme commerciale continentale.
Cette effervescence de la dernière journée, menée en présence du ministre du Commerce extérieur Kamel Rezig et des plus hauts responsables économiques du pays, couronne une édition particulièrement fructueuse de l’IATF. Elle confirme la détermination des opérateurs algériens à conquérir de nouveaux marchés et à diversifier l’économie nationale au-delà des hydrocarbures, positionnant résolument l’Algérie comme un partenaire commercial incontournable sur le continent africain.
Amar Malki