La « rockeuse du désert » Hasna El Becharia à l’honneur au DzFest : Une icône célébrée
La troisième édition du Festival algérien des arts et culture « DzFest » s’apprête à rendre un hommage vibrant à l’une des figures les plus singulières de la scène artistique saharienne. Du 14 au 27 septembre, Londres et Nottingham accueilleront cette manifestation culturelle d’envergure qui placera au centre la mémoire de Hasna El Becharia, disparue le 1er mai 2024 à Béchar, laissant derrière elle un héritage artistique unique et inestimable. « Nous prévoyons l’organisation d’un hommage à la défunte artiste Hasna El Becharia, décédée le 1 mai 2024 à Bechar, au cours de notre manifestation ‘DZ Fest’, qui aura lieu dans les villes de Londres et Nottingham, avec la participation d’une cinquantaine d’artistes algériens résidant à l’étranger », confie Rachida Lamri, fondatrice et présidente de l’association Culturama, principale organisatrice de ce festival dédié à la promotion du patrimoine culturel algérien.
Cette célébration prévoit la projection du film-documentaire « La rockeuse du désert » de la réalisatrice algéro-canadienne Sara Nacer, œuvre qui sera suivie de débats approfondis. « Cette œuvre cinématographique, d’une durée d’une heure et quinze minutes, récompensée par plusieurs prix internationaux et tournée sur une période de près de dix ans, dresse le portrait de la défunte Hasna El Becharia, seule femme à jouer avec dextérité du guembri, unique instrument à cordes de la musique et danse Diwane », précise Rachida Lamri, soulignant l’exceptionnalité du parcours artistique de cette musicienne hors du commun.
Hasna El Becharia incarnait en effet une figure révolutionnaire dans l’univers traditionnel de la musique Diwane, brisant les codes établis en s’appropriant magistralement le guembri, cet instrument ancestral habituellement réservé aux hommes. Son surnom de « rockeuse du désert » témoigne de cette capacité rare à fusionner l’authenticité des traditions sahariennes avec une énergie moderne et transgressive, créant un style unique qui a marqué plusieurs générations d’amateurs de musique traditionnelle algérienne.
Le festival « DzFest » ne se contentera pas de cet hommage mémoriel mais proposera également un programme riche et diversifié mettant à l’honneur la richesse du patrimoine algérien à travers une série d’activités culturelles variées. Les concerts de musique traditionnelle occuperont une place centrale, notamment avec les prestations du groupe « Gaada Diwane Béchar » qui perpétue l’héritage musical de la région natale de Hasna El Becharia, et de la chorale « Amal », formation artistique fondée par des artistes algériens établis au Royaume-Uni, symbolisant parfaitement cette diaspora créative qui maintient vivantes les traditions culturelles nationales sur le sol britannique. L’association Culturama, fondée en 2013, s’est donné pour mission de valoriser les traditions et expressions contemporaines de l’identité algérienne, avec un accent particulier sur les cultures du Grand Sud, région souvent méconnue mais d’une richesse artistique exceptionnelle. Cette troisième édition du « DzFest » s’inscrit ainsi dans une démarche de dialogue interculturel, permettant au public britannique de découvrir la diversité et la profondeur des traditions artistiques algériennes tout en offrant à la diaspora un espace privilégié de retrouvailles avec ses racines culturelles.
Mohand S.
