Lutte contre la toxicomanie : L’État mise sur le mouvement associatif
L’Algérie intensifie sa lutte contre la toxicomanie en formant une nouvelle génération de jeunes médiateurs capables d’intervenir au cœur des quartiers. Dans ce sens, le camp de formation organisé au centre de jeunesse de Zeralda poursuivait dimanche ses activités pour la quatrième journée consécutive, mobilisant plusieurs départements ministériels dans une approche coordonnée de prévention sociale. Cette initiative gouvernementale traduit une stratégie renouvelée qui place les associations et les acteurs de terrain au centre de la bataille contre ce fléau sociétal. Selon le communiqué du ministère de la Jeunesse, cette manifestation est « organisée par le ministère de la Jeunesse en coordination avec le ministère de la Santé et l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT) ». Cette collaboration interministérielle illustre la volonté des pouvoirs publics de décloisonner l’action publique et de mobiliser l’ensemble des compétences disponibles pour répondre efficacement aux défis posés par la consommation de stupéfiants chez les jeunes. Le premier atelier, encadré par le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels, a permis aux participants de découvrir « les différents cycles de formation et leurs futures perspectives, afin de les assister dans le choix des parcours professionnels réussis qui leur permettent de contribuer activement au service de la société », précise le document officiel. Le volet sanitaire n’est pas négligé dans ce programme de formation pluridisciplinaire. Le second atelier, encadré par le ministère de la Santé, a porté sur des thématiques liées à « la sensibilisation et la prévention sanitaire, en vue de renforcer la culture de la santé publique auprès des jeunes », selon le communiqué ministériel. L’originalité de cette formation réside également dans l’intégration de la dimension spirituelle et culturelle. Les participants ont effectué une visite à Djamaa El-Djazair avant de prendre part à une séance spirituelle à la Promenade des Sablettes, supervisée par les imams cheikh Tahar Daroui et cheikh Mohamed Flici, avec la participation des jeunes du camp et de ceux des quartiers. À cette occasion, « des messages de sensibilisation à portée religieuse et sociale autour des risques liés à la drogue et des moyens d’y faire face ont été dispensés, dans une ambiance interactive », souligne le ministère de la Jeunesse.
La participation conjointe des jeunes du camp et de ceux des quartiers lors de la séance spirituelle illustre la volonté de créer des ponts entre les bénéficiaires de la formation et les communautés locales. Cette approche de proximité constitue un gage d’efficacité dans la mesure où elle permet de toucher directement les populations les plus exposées aux risques de consommation de substances illicites. Ce camp se poursuivra jusqu’au 16 septembre, à travers un programme de formation et de divertissement visant à « renforcer la conscience et la prévention et à permettre à la jeunesse de s’acquitter pleinement de son rôle en matière de protection de la société contre le fléau de la toxicomanie », précise le communiqué officiel.
En formant des jeunes médiateurs issus des communautés locales, l’État mise sur l’effet d’entraînement et la crédibilité que ces ambassadeurs de la prévention pourront exercer auprès de leurs pairs. Cette approche par les pairs constitue une méthode éprouvée dans le domaine de la prévention sanitaire et sociale, particulièrement efficace auprès des populations juvéniles.
Malik Ameziane