Remaniement gouvernemental : Des départs, des arrivées et de nouveaux ministères !
Le président Abdelmadjid Tebboune a procédé dimanche à un remaniement gouvernemental d’envergure, nommant les 34 membres du nouveau gouvernement conduit par le Premier ministre Sifi Ghrib. Ce remaniement se caractérise par la création de nouveaux départements ministériels, des fusions stratégiques et l’arrivée de nouvelles personnalités, traduisant une volonté de réorganisation profonde de l’appareil exécutif.
La restructuration la plus significative concerne le secteur énergétique avec la scission de l’ancien ministère de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables en deux entités distinctes. Mohamed Arkab, ministre d’État, hérite du ministère des Hydrocarbures et des Mines, tandis que Mourad Adjal qui occupait jusque-là le poste de PDG de Sonelgaz prend en charge le nouveau ministère de l’Énergie et des Énergies renouvelables. Cette séparation marque la volonté présidentielle de donner une impulsion spécifique au développement des énergies alternatives, secteur jugé stratégique pour la diversification économique du pays.
L’une des innovations majeures réside dans la création du ministère d’État chargé de l’Inspection des services de l’État et des Collectivités locales, confié à Brahim Merad. Ce nouveau portefeuille illustre la priorité accordée au contrôle et à l’amélioration de l’efficacité administrative, répondant aux préoccupations récurrentes concernant la gouvernance publique, au niveau central mais aussi local. Parallèlement, le ministère de l’Intérieur et fusionné avec celui du transport, devenant le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, confié au désormais ancien ministre des Transport Saïd Sayoud.
Le remaniement consacre également l’élévation de la wilaya d’Alger au rang ministériel avec la nomination de Mohamed Abdenour Rabehi comme ministre-wali de la capitale, statut inédit qui témoigne de l’importance accordée à la gestion spécifique d’Alger. Cette innovation administrative pourrait préfigurer une nouvelle approche de gouvernance urbaine la Capitale.
Plusieurs figures techniques font leur entrée dans l’équipe gouvernementale. Mohamed Esseddik Ait Messaoudène, chef de service de cardiologie au CHU Mustapha, devient ministre de la Santé en remplacement d’Abdelhak Saïhi, qui récupère le portefeuille du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale. Cette permutation témoigne de la volonté de confier la santé à un praticien de terrain expérimenté. De même, Amel Abdellatif, ancienne directrice générale des impôts, prend les rênes du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, apportant son expertise fiscale à la régulation commerciale.
Le secteur de la communication connaît un changement notable avec l’arrivée de Zoheir Bouamama, conseiller politique du président Tebboune, qui remplace Mohamed Meziane, nommé il y a seulement quelques mois. Cette nomination d’un proche collaborateur présidentiel souligne l’importance stratégique accordée à la communication gouvernementale dans la mise en œuvre du programme présidentiel.
L’agriculture bénéficie également d’un nouveau souffle avec la nomination de Yacine El-Mahdi Oualid en remplacement de Youcef Cherfa, tandis que Nacima Arhab prend la tête de la Formation et de l’Enseignement professionnels. Ce remaniement est aussi marqué par le retour de Malika Bendouda à la Culture qui a remplacé Zoheir Balallou. Elle avait déjà occupé les fonctions de ministre de la Culture et des Arts entre janvier 2020 et juillet 2021.
Plusieurs ministres conservent leurs portefeuilles, attestant de la continuité dans certains secteurs jugés performants. Ahmed Attaf reste ministre d’État des Affaires étrangères, Saïd Chanegriha demeure ministre délégué au ministre de la Défense nationale, Kamel Baddari maintient sa position à l’Enseignement supérieur, et Abdelkrim Bouzerd poursuit sa mission aux Finances, tout comme Lotfi Boudjemaâ à la Justice, pour ne citer que ces derniers.
Le remaniement révèle aussi quelques départs significatifs. Plusieurs ministres quittent le gouvernement, notamment Tayeb Zitouni du Commerce intérieur, Lakhdar Rekhroukh des Travaux publics, Mohamed Meziane à la Communication et Faiçal Bentaleb du Travail, tout comme le poste de secrétaire d’Etat aux énergies renouvelables et supprimé avec le départ de Noureddine Yassaâ. Ces départs, conjugués aux nouvelles nominations, dessinent un exécutif renouvelé à hauteur d’environ 40%, pourcentage substantiel qui traduit l’ampleur de la refonte gouvernementale.
La réorganisation ministérielle s’accompagne d’un réagencement des compétences avec des permutations internes comme celle de Kaoutar Krikou, qui passe de l’Environnement aux Relations avec le Parlement, tandis que Nadjiba Djilali effectue le parcours inverse. Ce remaniement intervient dans un contexte d’accélération de la mise en œuvre du programme présidentiel, à l’entame de la deuxième année du second mandat de Tebboune. La création de nouveaux ministères et la restructuration des départements existants reflètent une volonté d’adaptation de l’appareil gouvernemental aux défis économiques et sociaux contemporains, particulièrement dans les domaines de la transition énergétique, de la gouvernance publique et du développement territorial.
Amar Malki