Festival international du film d’Imedghassen : « Nya » triomphe dans la catégorie court-métrage
Le court-métrage algérien « Nya » de la réalisatrice Imène Ayadi a décroché mardi soir le prix du meilleur court-métrage de fiction lors de la cinquième édition du Festival culturel international du film d’Imedghassen, qui s’est achevé par une cérémonie exceptionnelle organisée en plein air près du mausolée numide éponyme dans la commune de Boumia, wilaya de Batna. Cette distinction couronne un récit poignant centré sur l’histoire de la petite Anya, âgée de sept ans, qui vit une enfance heureuse et insouciante en s’apprêtant à fêter le Mawlid Ennabaoui sans mesurer l’ampleur des troubles qui secouent son pays durant la décennie noire, son seul souhait étant que son père journaliste en mission rentre à temps pour passer les fêtes en famille. Le succès du film d’Imène Ayadi s’est confirmé par une double reconnaissance puisque l’actrice Meriem Medjkane a également remporté le prix de la meilleure interprétation féminine dans un court-métrage pour son rôle dans cette œuvre qui explore avec sensibilité une période douloureuse de l’histoire algérienne. L’Iran s’est particulièrement illustré lors de cette compétition internationale avec Alireza Sanifar, lauréat du prix du meilleur acteur masculin pour sa performance dans « Alone Together » d’Omid Mirzaei, film qui a simultanément valu à son réalisateur le prix de la meilleure mise en scène, démontrant l’excellence technique du cinéma iranien contemporain. Le prix du meilleur scénario a été attribué au réalisateur nippo-brésilien André Hayato Saito pour son film « Amarela », tandis que le prix du jury pour les courts-métrages a été partagé entre « The Sun Sets on Beirut » de la Libanaise Daniela Stephan et « A Promise to the Sea » de l’Égyptienne Hend Sohail, illustrant la vitalité créative du cinéma arabe contemporain.
Cette cinquième édition a été marquée par l’introduction de nouvelles compétitions qui ont enrichi la programmation, notamment le prix du meilleur court-métrage documentaire décerné à « Little Sahara », coproduction hispano-sahraouie du Mexicain Emilio Marti Lopez. L’animation égyptienne a été célébrée avec le prix attribué à « The Pyramid » de Mohamed Ghazala, tandis que la Semaine des critiques a distingué le thriller algérien « Algiers, 196 mètres » de Chakib Taleb Bendiab et que le court-métrage « L’Exécution » de l’Algérien Youcef Mahsas a remporté le prix du meilleur court-métrage révolutionnaire, catégorie qui souligne l’engagement social du septième art maghrébin.
Le commissaire du festival, Issam Taâchit, a souligné en présence de cinéastes, d’artistes de renom algériens et étrangers ainsi que d’intellectuels que le Festival culturel international du film d’Imedghassen est « désormais le rendez-vous des énergies créatives en matière de septième art » et qu’il « présente et promeut le patrimoine culturel et touristique qui fait la fierté de l’Algérie ». La cérémonie de clôture, qui a accueilli cinquante-trois films provenant de vingt-sept pays, a été qualifiée d’exceptionnelle par l’ensemble des participants, notamment grâce à son organisation en plein air dans le voisinage immédiat du mausolée numide d’Imedghassen, lui conférant une touche d’originalité très appréciée.
Cette manifestation culturelle, inaugurée le 10 septembre au théâtre régional de Batna, avait proposé une programmation riche incluant des projections suivies de débats passionnants, des ateliers destinés aux jeunes amateurs du septième art axés sur les métiers du cinéma, des tables rondes sur les relations entre roman et cinéma, ainsi que des excursions touristiques permettant aux participants de découvrir les richesses de la région des Aurès. Le Vietnam, invité d’honneur de cette édition 2025, a offert au public l’opportunité de découvrir l’expérience cinématographique de ce pays d’Asie du Sud-Est.
Mohand S.