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Diplomatie parlementaire : L’Algérie devient le premier membre observateur de l’AIPA

L’Algérie franchit une nouvelle étape diplomatique majeure en devenant « l’unique membre observateur » de l’Assemblée interparlementaire de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (AIPA), une adhésion officialisée samedi lors d’une cérémonie solennelle à Kuala Lumpur. Cette réalisation historique, qui « constitue une importante réalisation pour la diplomatie parlementaire », selon un communiqué de l’Assemblée populaire nationale (APN), s’inscrit pleinement dans la stratégie de diversification des partenariats internationaux initiée par le président Abdelmadjid Tebboune. La cérémonie d’adhésion, tenue en marge de la 46e session annuelle de cette organisation parlementaire de poids, a été marquée par la présence d’une délégation algérienne conduite par Mondher Boudène, vice-président de l’APN, représentant Ibrahim Boughali, président de l’assemblée. L’ambassadeur d’Algérie en Malaisie, Abdelhafid Bounour, assistait également à cette cérémonie protocolaire où « la levée du drapeau national, marquant un moment symbolique de cette adhésion, souligne la présence officielle de l’Algérie dans cet espace parlementaire international ». Cette adhésion revêt une dimension stratégique particulière car elle « confirme la dynamique ascendante de la diplomatie parlementaire algérienne, déjà illustrée l’an dernier par l’entrée de l’APN au Parlement latino-américain et caribéen (Parlatino) ». L’Algérie rejoint ainsi un cercle restreint mais influent au sein d’une organisation créée en 1977 qui « réunit dix membres permanents, dont l’Indonésie, la Malaisie et le Vietnam, ainsi que vingt-cinq observateurs, parmi lesquels des puissances mondiales telles que la Chine, la Russie, les États-Unis et l’Union européenne ». L’engagement algérien dans cette nouvelle coopération s’est concrétisé par une rencontre significative entre Mondher Boudène et le nouveau secrétaire général de l’AIPA, le Cambodgien Chem Widhya, qui « sera officiellement nommé lors de la séance de clôture de la 46e Assemblée générale de l’AIPA, prévue ce jour, et prendra effectivement ses fonctions à compter de janvier 2026 ». Cette rencontre a permis au représentant algérien de réaffirmer « l’attachement de l’Algérie à établir un partenariat et une coopération privilégiés avec l’AIPA d’une part, et avec l’ASEAN d’autre part, d’autant plus que l’Algérie a adhéré en juillet 2025 au Traité d’amitié et de coopération de l’ASEAN ». La dimension personnelle de ces relations diplomatiques a été soulignée par Chem Widhya qui a exprimé « sa grande joie à l’occasion de cette rencontre bilatérale, en raison de l’estime particulière qu’il voue à l’Algérie où il a vécu entre 1970 et 1975, son père étant alors ambassadeur du Cambodge en Algérie ». Le nouveau dirigeant de l’AIPA a également mis en avant « les relations historiques liant le Cambodge et l’Algérie depuis l’indépendance », saluant « le rôle pionnier que l’Algérie a joué et continue de jouer au sein du Mouvement des non-alignés, en faveur des peuples colonisés et des mouvements de libération à travers le monde, notamment en Afrique ».

Cette adhésion s’inscrit dans une logique géopolitique plus large car elle « s’inscrit dans la stratégie globale de l’Algérie, sous la conduite du Président Abdelmadjid Tebboune, visant à renforcer les liens avec l’Asie après la signature du Traité d’amitié et de coopération avec l’ASEAN et lui ouvre de nouvelles perspectives politiques et économiques, notamment un rapprochement avec les économies dynamiques d’Asie du Sud-Est ». Cette démarche offre également à l’Algérie « une tribune pour défendre ses positions et renforcer la coopération législative », constituant « un pas supplémentaire qui conforte son rôle de passerelle stratégique entre l’Afrique, le Monde arabe et l’Asie ». Les retombées économiques de cette adhésion sont déjà perceptibles, Mondher Boudène ayant tenu à saluer « la coopération économique prometteuse établie avec la majorité des pays de l’ASEAN dans plusieurs domaines, notamment dans les nouvelles technologies et les énergies renouvelables ». Cette coopération technique s’accompagne d’une volonté politique affirmée, le vice-président de l’APN faisant part de « la forte volonté de l’APN de développer les relations parlementaires avec l’AIPA, compte tenu du rôle croissant de la diplomatie parlementaire dans le renforcement des relations internationales ».

L’AIPA, en tant que « plateforme d’échanges politiques, économiques et culturels », joue « un rôle clé dans la promotion de la paix et de la coopération régionale », offrant à l’Algérie un nouveau levier d’influence dans une région économiquement dynamique.

Salim Amokrane

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