13e Festival international du Malouf : Entre tradition et universalité
Les notes cristallines du Malouf ont résonné samedi soir dans les murs du théâtre régional Mohamed Taher Fergani, marquant l’ouverture officielle du 13ème Festival culturel international du Malouf à Constantine. Cette soirée inaugurale, placée sous le slogan « Le Malouf de l’école à l’universalité », a rassemblé un public nombreux venu célébrer ce patrimoine musical ancestral dans une ambiance à la fois solennelle et festive. L’événement, dédié à la préservation et à la valorisation de cette tradition musicale séculaire, a réuni des artistes éminents de Constantine, Tlemcen, Alger et de Tunisie, pays invité d’honneur de cette édition. La soirée s’est ouverte sur une note puissante avec « Hadra wa Diwane », une prestation magnifiquement interprétée par Mohamed Réda Boudebagh, accompagné des chanteurs Malek Chelouk et Adel Meghouache. Cette séquence d’ouverture, enrichie d’un spectacle de danse Tahwel, cette danse traditionnelle rythmée et expressive ancrée dans le patrimoine festif et musical de la ville de Constantine, a immédiatement conquis l’assistance par ses mélodies fortes et ses paroles profondes. L’émotion a atteint son apogée avec l’entrée en scène de la star Leila Borsali de Tlemcen, qui a joliment réussi la transition vers une ambiance cristalline transportant le public du genre Malouf vers El Gharnati en passant par Sanaâ. Forte d’une voix pure empreinte de lyrisme et d’expressivité, l’artiste a enchanté l’auditoire avec des extraits de chants classiques incontournables comme « Bismi Allah Bedit wa Ala Ennabi Sallit », « Ya Daw Aayani », « Salamli Aala Nès Tlemcen » et « Hadi Saâ Haniya ».
Le Malouf constantinois était à l’honneur avec Adlène Fergani, qui a créé « une ambiance de fête parmi le public » avec ses interprétations remarquées de « Kalbi Aala Ahdikom » et « El Wadjh El Malih ». L’artiste algérois Hamidou a également contribué à cette atmosphère festive en interprétant notamment « Charâ Allah Y alahbèb », confirmant la richesse et la diversité des écoles régionales du Malouf. Le point d’orgue de cette soirée inaugurale a été le spectacle de haute gamme offert par l’artiste tunisien Ziad Gharssa, qui a ébloui l’assistance par des extraits emblématiques du répertoire comme « Ya nour Aâyni », « Zed ennabi » et « Marhaba bi ouled sidi ». L’inauguration s’est déroulée en présence des autorités locales, qui ont souligné « l’importance de l’événement dans l’internationalisation et la préservation de ce genre musical ». Un hommage posthume a été rendu aux maîtres Taher Gharssa et Mohamed Taher Fergani, en présence d’un représentant de l’Ambassade de Tunisie en Algérie, soulignant ainsi la filiation artistique et la coopération culturelle entre les deux pays frères. Ce festival, qui se poursuivra jusqu’au 24 septembre, accueille des artistes venus des quatre coins de l’Algérie ainsi que de neuf pays étrangers, confirmant son rayonnement international et son rôle de carrefour culturel pour la préservation et la diffusion du patrimoine musical andalou.
M. Seghir