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Près de deux millions d’étudiants font leur rentrée : L’université « cœur battant du développement »

Près de deux millions d’étudiants ont rejoint lundi leurs établissements d’enseignement supérieur à travers le pays, marquant l’ouverture officielle de l’année universitaire 2025-2026 sous le signe de l’ambition et de la modernisation. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a donné le coup d’envoi de cette rentrée depuis l’université « Ahmed Ben Yahia El Ouancharissi » de Tissemsilt, dans une cérémonie retransmise par visioconférence dans l’ensemble des établissements universitaires du pays. « L’Université algérienne n’est pas seulement un établissement académique d’enseignement, mais bien le cœur battant du développement local et national, à travers la créativité, la diffusion et la valorisation du savoir dans ses amphithéâtres et ses laboratoires de recherche, afin de concrétiser la prospérité et le bien-être du peuple algérien », a déclaré le ministre dans son allocution inaugurale.  Le ministre a particulièrement mis en exergue l’engagement du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans cette transformation. « Le président de la République n’a eu de cesse d’affirmer son soutien à l’Université algérienne, dans le cadre des réformes menées avec constance et sérénité », a-t-il rappelé, précisant que le chef de l’État « est convaincu que le développement ne peut se réaliser qu’à travers l’Université, productrice de savoir, et qui fait de l’Algérie un pays émergent sur les plans économique, social et culturel ». Cette année universitaire se caractérise par des chiffres impressionnants qui témoignent de la vitalité du secteur. Sur les deux millions d’étudiants accueillis, 331.827 sont de nouveaux inscrits, reflétant l’attractivité croissante de l’enseignement supérieur algérien. Pour assurer un encadrement pédagogique optimal, le ministère a mobilisé plus de 75.000 enseignants, respectant ainsi la norme internationale d’un enseignant pour vingt étudiants. Cette performance a été rendue possible grâce à l’allocation de 4.112 postes budgétaires destinés au recrutement, permettant l’intégration de 2.941 enseignants-chercheurs, 719 enseignants hospitalo-universitaires, 156 chercheurs permanents et 185 chercheurs contractuels.

La modernisation de l’offre de formation constitue un axe majeur de cette rentrée. Le secteur s’est enrichi de cinquante nouvelles formations, dont quatorze spécifiquement conçues pour les bacheliers littéraires afin de faciliter leur insertion dans la sphère économique. L’université algérienne intègre désormais des spécialités d’avant-garde telles que l’entrepreneuriat et l’innovation, l’intelligence artificielle, ou encore le droit pénal et les sciences criminelles. Au niveau des études supérieures, de nouveaux masters apparaissent, notamment dans le domaine des drones, tandis que les programmes doctoraux s’étoffent avec des spécialités pointues comme la conception et fabrication de puces électroniques, l’agriculture de développement et l’élevage, ou l’informatique quantique.

Cette orientation vers l’innovation se traduit concrètement par une adhésion massive des étudiants aux filières scientifiques et technologiques. Plus de 65,3% des nouveaux bacheliers ont choisi ces disciplines, illustrant une prise de conscience collective de leur importance stratégique. Cette tendance s’accompagne d’un développement significatif de l’écosystème entrepreneurial universitaire avec 117 accélérateurs de startups recensés, 117 centres de développement de l’entrepreneuriat opérationnels, et 76 startups déjà en activité, un nombre qui devrait atteindre 235 d’ici la fin de l’année.

La cérémonie a également été marquée par la distinction du professeur Zebbar Djalel, directeur du laboratoire de génie mécanique, pour l’obtention d’un brevet d’invention, symbolisant l’excellence de la recherche algérienne. Les partenariats stratégiques se multiplient, comme en témoigne la signature d’accords de coopération entre l’université de Tissemsilt et l’Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche scientifique et du développement technologique, ainsi qu’avec l’Unité de recherche sur les plantes médicinales de Laghouat. Ces collaborations s’inscrivent dans une logique d’ouverture et de valorisation de la recherche universitaire. Pour le ministre Baddari, cet investissement dans l’université représente bien plus qu’une simple modernisation du système éducatif. « Cet investissement dans l’Université algérienne constitue un investissement dans la souveraineté nationale, surtout face aux défis de l’époque, aux mutations économiques et environnementales, ainsi qu’aux enjeux de l’intelligence artificielle et autres défis auxquels sont confrontées les nations », a-t-il affirmé, plaçant l’enseignement supérieur au cœur des enjeux géopolitiques contemporains.

Cette vision s’accompagne d’une attention particulière portée aux conditions d’études et de vie des étudiants. La numérisation des services sociaux progresse pour améliorer l’hébergement, la restauration et le transport universitaires, tandis que la promotion du sport universitaire et l’animation culturelle demeurent des priorités sectorielles. Cette approche globale vise à créer un environnement propice à l’épanouissement académique et personnel des étudiants, condition sine qua non de la réussite de cette transformation ambitieuse de l’université algérienne.

Lyna Larbi

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