Assurances : L’activité de courtage génère 60 milliards de dinars
Le secteur algérien des assurances connaît une certaine dynamique portée par l’essor remarquable de l’activité de courtage, qui génère désormais 60 milliards de dinars de chiffre d’affaires et s’impose comme le moteur principal de la pénétration des services d’assurance sur le territoire national. L’ampleur de cette évolution se mesure à travers des indicateurs particulièrement éloquents. Le nombre de courtiers agréés a bondi de 40 opérateurs en 2019 à 62 en 2025, générant un volume de primes de 15 milliards de dinars, selon les données communiquées par Seghier Lahouari, président de l’Union algérienne des courtiers d’assurance lors d’une rencontre organisée lundi. Cette progression s’inscrit dans un écosystème élargi comptant désormais plus de 3.200 agences de distribution, dont 1.200 agences directes, formant un maillage territorial dense au service des assurés algériens. « Les courtiers d’assurance constituent un maillon pivot dans le processus de commercialisation des produits d’assurance aux côtés des compagnies d’assurance », a souligné Youcef Benmicia, président de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR), mettant l’accent sur leur rôle de « locomotive pour l’innovation en assurance ». Le segment de l’assurance takaful illustre parfaitement cette dynamique d’innovation et de croissance. Mahfoud Ziane Bouziane, PDG d’El-Djazair Takaful, a annoncé une progression spectaculaire de 57% des cotisations au premier semestre 2025, atteignant 400 millions de dinars contre 255 millions sur la même période en 2024. Plus révélateur encore, le nombre d’assurés dans cette formule conforme aux préceptes islamiques a plus que triplé, passant de 7.500 à plus de 25.000 personnes. Cette montée en puissance des courtiers s’accompagne d’une transformation qualitative de leur approche commerciale. Seghier Lahouari a insisté sur l’impératif de « développer l’activité des courtiers à travers la focalisation sur l’innovation numérique, l’inclusion financière et la promotion de la culture de l’épargne », anticipant les défis d’un marché appelé à se digitaliser et à élargir sa base clientèle. Cette vision stratégique s’appuie sur la reconnaissance du potentiel considérable du secteur des assurances en matière de « création d’emplois, d’épargne, de gestion des catastrophes et de facilitation du commerce », comme l’ont rappelé plusieurs experts financiers présents lors de la rencontre. L’institutionnalisation de cette dynamique s’est concrétisée par la signature de plusieurs accords de partenariat stratégique. Un mémorandum d’entente entre l’UACA et l’UAR vise à structurer les activités conjointes entre courtiers et assureurs, tandis qu’un accord avec la Fédération algérienne des consommateurs (FAC) renforce la protection des assurés. Parallèlement, une convention avec l’École des hautes études d’assurance (EHEA) consolide l’effort de formation et de professionnalisation du secteur.
Amar Malki