Génocide à Ghaza : Attaf en appelle à la responsabilité du Conseil de sécurité
Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf a livré mardi un réquisitoire implacable contre la politique israélienne au Moyen-Orient. Intervenant lors de la réunion de haut niveau du Conseil de sécurité des Nations unies sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient organisée à la demande de l’Algérie et de l’Organisation de la coopération islamique, Attaf a souligné que la région « est aujourd’hui victime de destruction, qui est aujourd’hui victime d’injustice, d’oppression et des crimes qui se font infliger, les crimes les plus cruels ». Le chef de la diplomatie algérienne n’a pas mâché ses mots pour qualifier la situation à Ghaza, théâtre depuis près de deux ans d’une tragédie humanitaire sans précédent. « Nous ne pouvons plus nier que ce que subit Ghaza depuis près de deux ans est une guerre de destruction et d’annihilation totale », a-t-il martelé, s’appuyant sur les conclusions de la commission d’enquête indépendante des Nations Unies. Au-delà du cas ghazaoui, Attaf a développé une analyse géopolitique plus large, dénonçant une stratégie expansionniste israélienne à l’échelle régionale. « L’occupation israélienne aujourd’hui ouvre plusieurs fronts dans la région, front après front pour mener sa politique d’agression », a-t-il observé, citant les opérations militaires menées contre « le Yémen, le Liban, la Syrie ou l’Iran ». Le ministre des Affaires étrangères a particulièrement insisté sur les véritables objectifs de la politique israélienne, bien au-delà de la seule question sécuritaire. « L’occupation israélienne sape toute perspective de création d’un État palestinien indépendant et souverain. Pas seulement sur le terrain, mais également dans les esprits », a-t-il analysé, pointant du doigt une stratégie visant à rendre impossible psychologiquement l’émergence d’une entité palestinienne souveraine. L’intervention d’Attaf a également mis l’accent sur les ambitions territoriales israéliennes, dénonçant une volonté de « redessiner et redéfinir les frontières dans la région, des frontières imaginaires, des frontières qui sont le fruit d’illusions ». Le diplomate algérien a explicitement fait référence au « mythe du grand Israël ». Attaf a dénoncé « cette propagande israélienne, diffusée par l’occupation israélienne selon laquelle Israël serait cerné par des ennemis déterminés à le détruire », y voyant une justification fallacieuse pour « son arrogance et sa répression dans toute la région », ajoutant que l’entité sioniste est « le plus grand danger, la plus grande menace qui pèse aujourd’hui sur le droit dans la région et dans le monde ».
Le ministre a conclu son intervention en appelant à une approche globale de la sécurité régionale, rejetant « toute fragmentation ou compartimentalisation de ces dossiers ». Pour Attaf, « la cause palestinienne est la cause centrale de cette organisation », rappelant aux membres du Conseil leur responsabilité historique. « Il n’y a pas d’autre solution que la solution à deux États fondés sur les frontières de 1967 avec El Qods-Est pour capital », a-t-il réaffirmé, avant d’appeler à « tout mettre en œuvre pour que l’État de Palestine se voit accordé un statut de membre à part entière » aux Nations Unies. Cette intervention s’achève sur un appel pressant à la responsabilité collective: « La cause palestinienne, le peuple palestinien, les peuples et les pays de la région sont aujourd’hui tributaires de la volonté de ce Conseil et de sa capacité à imposer le respect de ses résolutions ».
Chokri Hafed