14e festival national du chant amazigh : Le de Tamanrasset célébré

La Maison de la Culture de Tamanrasset résonne depuis jeudi soir des mélodies ancestrales du patrimoine amazigh, à l’occasion de l’ouverture du quatorzième festival national du chant amazigh. Cette manifestation culturelle d’envergure, lancée par les autorités locales dans une ambiance festive haute en couleurs, rassemble durant quatre jours les voix les plus authentiques de la tradition musicale berbère, offrant un panorama exceptionnel de la diversité artistique du patrimoine national. La cérémonie d’inauguration a immédiatement plongé le public dans l’univers sonore traditionnel targui avec des prestations d’Imzad, cet instrument à cordes emblématique du désert, accompagnées des rythmes envoûtants du Tindi et de Tazemart. Les exhibitions de troupes folkloriques ont sublimé cette ouverture avec des démonstrations spectaculaires de Baroud et de danse Takouba, créant un tableau vivant de la culture saharienne. Des lectures poétiques en langue amazighe ont également ponctué cette soirée inaugurale, soulignant la dimension littéraire de ce patrimoine millénaire. Mohamed Zoukani, commissaire du festival, a souligné la portée symbolique de cet événement en déclarant que « ce rendez-vous culturel traduit le message de l’art amazigh dans sa diversité et sa dimension patrimoniale, et constitue un cadre de rencontre de voix et genres lyriques, dans une fresque associant authenticité et ouverture ». Il a particulièrement insisté sur l’importance patrimoniale de cette manifestation en ajoutant que « la chanson amazighe, avec ses significations profondes et ses genres divers, constitue une composante de l’identité nationale et de la mémoire collective ». La reconnaissance des figures artistiques emblématiques de la région a marqué un moment fort de cette soirée d’ouverture. Boumzad Chetima, virtuose de l’Imzad, ainsi que les artistes Mohamed Rezkaoui et Mouloud Arifta ont été honorés pour leur contribution exceptionnelle à la préservation et à la transmission du patrimoine musical amazigh. Ces hommages soulignent l’importance de valoriser les gardiens de cette tradition orale qui perpétuent un héritage culturel inestimable.

Le programme de cette édition, étalé jusqu’au 28 septembre, propose une programmation riche et variée articulée autour de concours artistiques dans différents genres de chant amazigh, permettant aux participants de rivaliser de talent dans le respect des codes traditionnels. Des soirées artistiques quotidiennes offriront au public l’opportunité de découvrir ou redécouvrir la beauté et la complexité de ces expressions musicales séculaires, interprétées par des artistes venus de toutes les régions amazighes du pays. La dimension académique n’est pas négligée avec l’organisation de journées d’étude consacrées à la valorisation du patrimoine musical amazigh. Ces rencontres scientifiques réuniront chercheurs, ethnomusicologues et praticiens autour de problématiques contemporaines liées à la préservation, la transmission et l’évolution de ces traditions musicales face aux défis de la modernité. Ces débats contribueront à enrichir la réflexion sur les stratégies de sauvegarde de ce patrimoine immatériel. L’aspect artisanal complète harmonieusement cette programmation avec des expositions d’artisanat traditionnel qui mettent en valeur le savoir-faire ancestral des communautés amazighes. Ces présentations permettent d’appréhender la culture amazighe dans sa globalité, où musique, poésie et arts appliqués forment un ensemble cohérent reflétant une vision du monde spécifique.

L’ouverture touristique constitue un atout supplémentaire de ce festival avec l’organisation de circuits découverte des sites archéologiques et touristiques de la région de Tamanrasset. Ces excursions offrent aux visiteurs l’opportunité d’explorer les richesses patrimoniales du Hoggar tout en contextualisant géographiquement et historiquement les traditions musicales amazighes. Cette approche territoriale renforce l’ancrage identitaire de ces expressions artistiques dans leur environnement naturel et culturel d’origine. Ce quatorzième festival national du chant amazigh s’affirme ainsi comme un événement cultural majeur qui dépasse le simple cadre festivalier pour devenir un véritable laboratoire de réflexion sur l’avenir du patrimoine amazigh. En conjuguant tradition et modernité, célébration et recherche, il contribue activement à la vitalité de cette culture millénaire tout en sensibilisant les nouvelles générations à la richesse de leur héritage musical.

M.S.