« La Clé » présentée au théâtre régional de Béjaïa : L’art pour déconstruire la propagande sioniste
« La Clé », une pièce engagée qui aborde frontalement la tragédie de Ghaza et dénonce le génocide perpétré par l’entité sioniste contre le peuple palestinien, œuvre audacieuse, signée par le dramaturge Mohamed Bourahla et mise en scène par Ziani Chérif Ayad, a été présentée en générale samedi soir au théâtre régional « Abdelmalek Bouguermouh » de Bejaïa.
Produite par le théâtre régional de Bejaïa, cette création théâtrale s’inscrit dans une démarche militante assumée, visant à « déconstruire » la propagande qui tente de faire taire la vérité sur les crimes perpétrés quotidiennement par l’armée d’occupation sioniste en Palestine. L’intrigue, habilement construite, se déploie dans le cadre intimiste d’une réception littéraire organisée par une écrivaine prénommée Françoise pour célébrer la sortie de son livre. Ce microcosme social devient le théâtre d’un affrontement idéologique saisissant entre deux personnages aux visions diamétralement opposées : David, sioniste radical qui souhaite « dégommer les Palestiniens », et Mourad, défenseur de la cause palestinienne qui s’emploie méthodiquement à déconstruire le récit véhiculé par l’entité sioniste et l’Occident face à la situation dramatique de Ghaza. Cette confrontation dialectique permet aux auteurs de faire éclater la vérité sur les crimes commis en toute impunité, transformant la scène théâtrale en tribune de résistance culturelle. Pour donner vie à cette œuvre exigeante, Ziani Chérif Ayad a fait appel à une distribution d’exception, rassemblant des comédiens reconnus pour leur talent et leur engagement artistique. Tounes Aït Ali, Djalel Draoui, Reda Takhrist, Billal Belmadani, Fouzi Nasri, Fayçal Hamat et Sensabil Baghdadi forment une troupe expérimentée, capable de porter la charge émotionnelle et politique de cette création contemporaine. Leur prestation lors de cette générale a confirmé la justesse du casting et la pertinence de cette approche artistique engagée. L’impact de cette représentation dépasse largement le cadre régional, puisque « La Clé » s’apprête à conquérir la capitale avec sa première officielle programmée le 4 octobre prochain au Théâtre national algérien (TNA). Cette programmation au temple de l’art dramatique algérien consacre l’importance de cette œuvre dans le panorama théâtral national et témoigne de la volonté institutionnelle d’accompagner les créations qui interrogent les enjeux géopolitiques contemporains. Cette initiative artistique s’inscrit dans une tradition théâtrale algérienne qui n’hésite pas à investir les sujets politiques sensibles, transformant les planches en espace de débat démocratique et de résistance culturelle. « La Clé » illustre parfaitement cette dimension -du théâtre algérien, capable de saisir les pulsions de l’époque pour les sublimer en art vivant, offrant au public un miroir critique sur les tragédies contemporaines du monde arabe.
Mohand Séghir