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L’Algérie répond aux provocations de la junte malienne : « Les sommets de la bassesse » !

Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a répondu lundi avec une fermeté sans précédent aux attaques du chef de la junte militaire malienne Assimi Goïta.

Lors de son discours devant la partie de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, Attaf a qualifié les propos du putschiste de « logorrhée de soudards » et de « bavardage de caniveau », tout en réaffirmant l’engagement de l’Algérie envers le peuple malien et sa volonté de préserver les liens historiques qui unissent les deux pays malgré les dérapages de ceux qui s’accrochent au pouvoir par la force. « J’observe que pour la deuxième année consécutive, des putschistes parmi les putschistes au Mali osent, depuis cette tribune, s’en prendre à l’Algérie. Les sommets de la bassesse, de la vulgarité et de la grossièreté atteints par ce faux poète, mais vrai putschiste, ne sont rien d’autres que logorrhée de soudards. Son bavardage de caniveau ne mérite que mépris et n’inspire que dégoût », a déclaré Ahmed Attaf avec une virulence inhabituelle dans le langage diplomatique. Le chef de la diplomatie algérienne n’a pas hésité à employer des termes particulièrement durs pour caractériser les attaques répétées de Bamako contre Alger.

Poursuivant son propos, Attaf a ajouté : « Au lieu d’exceller dans l’art d’accrocher le porte-manteau de l’échec sur autrui, et dans l’art de détourner les regards de tous ses échecs, nous aurions souhaité, et nous nous souhaitions, que ce soldat grossier et ses semblables excellent dans d’autres arts plus nobles, plus honorables et plus utiles pour le Mali : l’art de chercher à restaurer la sécurité et la stabilité dans leur pays, l’art de travailler à améliorer le niveau de vie de leur peuple et enfin et non des moindres, l’art de doter le Mali d’une gouvernance digne de lui et de son histoire séculaire, une gouvernance excellente par la compétence, élevée par l’intégrité, et distinguée par l’honnêteté et la loyauté. »

Le ministre d’État a tenu à établir une distinction claire entre le régime militaire au pouvoir à Bamako et le peuple malien, soulignant que « la République du Mali mérite mieux et plus que tous ces putschistes conspirateurs. L’Algérie est parfaitement consciente que ce pays frère ne peut être réduit à une clique qui ne voit d’avenir pour son pays qu’à travers le prisme de son accrochage au pouvoir et de sa domination sur son peuple ».  Attaf a réaffirmé que « la main de l’Algérie reste tendue et ses efforts demeurent constants et sa réserve de patience ne s’est pas et ne s’épuisera pas pour élever les liens qui l’unissent à ses frères maliens, des liens qui ne sont pas ébranlés par de tels facteurs occasionnels, aussi mauvais soient-ils et aussi vils soient ceux qui les portent ».

Concernant la région du Sahel saharo-saharienne, le ministre d’État a renouvelé « l’engagement total de l’Algérie et son souci complet pour la sécurité et la stabilité de son voisinage et la construction des meilleures relations, les plus solides et les plus bénéfiques avec tous ses frères et voisins ».

Un bilan positif du mandat algérien au Conseil de sécurité

Abordant le mandat de l’Algérie au Conseil de sécurité des Nations unies qui arrive à son terme, Ahmed Attaf a affirmé que « le mandat de l’Algérie au Conseil de sécurité international a été un mandat de fidélité aux valeurs et principes consacrés dans la Charte des Nations unies, comme l’a voulu le président de la République, Abdelmadjid Tebboune ». Il a précisé : « Il y a deux ans, l’Algérie a eu l’honneur d’obtenir la confiance de cette Assemblée générale en étant élue membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Aujourd’hui, nous nous trouvons aux portes de la clôture de ce mandat, et l’espoir nous anime d’avoir réussi, ne serait-ce que modestement, à honorer la confiance que vous nous avez accordée. » Le chef de la diplomatie algérienne a souligné que le président Tebboune « a voulu que le mandat de l’Algérie au Conseil de sécurité soit un mandat de fidélité : fidélité aux valeurs et principes consacrés dans la Charte des Nations unies, fidélité aux appartenances arabe, islamique et africaine de l’Algérie, et fidélité à l’identité de l’Algérie et à son histoire de lutte pour la liberté et l’émancipation ». En conséquence, a-t-il expliqué, « nous avons cherché en toute honnêteté et sincérité et avec toutes nos capacités à traduire ces engagements, en coordination avec nos frères africains au sein du groupe des Trois (A3), en coopération avec nos partenaires au sein du groupe élargi des États élus (E10), ainsi qu’en consultation avec toutes les parties concernées parmi les pays frères et amis en dehors du Conseil ». Attaf a reconnu avec lucidité : « Nous avons essayé et fait de notre mieux, nous avons réussi à certaines étapes et n’avons pas atteint nos objectifs à d’autres étapes, mais nous ne nous sommes jamais résignés ou soumis au fait accompli, et notre consolation réside dans le fait que l’incapacité du Conseil de sécurité à répondre à de nombreux enjeux existentiels, au premier rang desquels la tragédie de Gaza, n’a pas éteint la voix de la conscience internationale qui s’est manifestée et continue de se manifester dans les positions de l’écrasante majorité des États membres du Conseil de sécurité et de cette Assemblée générale. » Il a ajouté : « Parce que la conscience internationale reste vivante et vigilante à travers cette majorité écrasante, l’Algérie est certaine que l’espoir demeure possible pour un avenir meilleur : un avenir meilleur pour notre organisation onusienne, un avenir meilleur pour la communauté internationale, et un avenir meilleur pour l’humanité tout entière. »

La Palestine, une cause centrale et une urgence absolue

Sur la question palestinienne, qui a occupé une place centrale dans son intervention, Ahmed Attaf a renouvelé « l’appel lancé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour permettre à l’État de Palestine d’obtenir la pleine adhésion à l’Organisation des Nations unies », soulignant la nécessité que « le monde entier comprenne que l’établissement de l’État palestinien n’est pas un choix mais une nécessité certaine, non pas une faveur mais un droit authentique et enraciné, non pas un souhait mais une condition essentielle indispensable et inévitable pour restaurer la sécurité et la stabilité dans toute la région du Moyen-Orient ». Le ministre a salué « l’élan des reconnaissances diplomatiques de l’État de Palestine » et a indiqué que l’Algérie « suit avec beaucoup d’intérêt les négociations en cours sous l’égide des États-Unis d’Amérique en vue de mettre fin aux tragédies qui frappent Gaza, encourage ces efforts et espère de tout espoir qu’ils aboutissent à mettre un terme à la catastrophe à Gaza, sur le chemin d’une prise en charge réelle de toutes les racines du conflit israélo-palestinien ». Il a affirmé avec force que « le passage des années, dans toute leur longueur et leur durée, ne peut en aucun cas porter atteinte ni à la volonté des peuples, ni à l’essence de leurs causes, ni à la légitimité de leurs revendications ». Attaf a averti que la cause palestinienne fait face aujourd’hui au plus grand danger de son histoire, à savoir « le danger d’annihilation par l’annexion de la terre et le déplacement du peuple, le resserrement de l’étau sur les institutions légitimes qui l’incarnent ainsi que l’élimination de la solution à deux États convenue à son sujet ». Il a noté que « le danger ne s’arrête plus aux portes de la Palestine, après que l’occupation israélienne s’est mise à proclamer ouvertement son intention de faire revivre et d’activer ce qu’elle appelle le projet du Grand Israël ». Face à cette situation, le ministre a appelé la communauté internationale à assumer davantage de responsabilités, notamment : « œuvrer pour que la fin de la huitième décennie de notre organisation soit la fin des douleurs, des tragédies et des catastrophes infligées au peuple palestinien, la responsabilité de travailler pour épargner aux pays voisins de la Palestine, notamment le Liban, la Syrie, l’Égypte et la Jordanie, les horreurs des menaces et des dangers que leur promet le projet expansionniste israélien, ainsi que la responsabilité de chercher à préserver les fondements et les piliers de la solution à deux États et d’accélérer l’établissement de l’État palestinien indépendant et souverain sur les frontières de 1967 avec El Qods pour capitale, comme solution juste, durable et définitive au conflit israélo-palestinien ». Concernant la question du Sahara occidental, Attaf a réaffirmé qu’elle « demeure posée comme une question de décolonisation, le peuple sahraoui reste habilité à exercer son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination, et le fait accompli imposé sur les territoires sahariens reste une occupation au regard du droit international et de la doctrine établie des Nations unies ». Il a souligné que « le temps peut retarder la réalisation du droit, mais ne l’annule pas, et n’est pas une justification pour légitimer le faux et annuler le vrai, et cette honorable assemblée en est le témoin le plus véridique, à travers sa justice rendue à mon pays et à mon peuple il y a sept décennies ».

Le ministre a précisé que la véritable solution recherchée à ce conflit doit se conformer à cinq conditions principales : « que cette solution se fasse sous un parrainage complet et permanent de l’Organisation des Nations unies, qu’elle repose sur des négociations directes entre les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, qu’elle soit élaborée et formulée par les deux parties au conflit et non dictée ou imposée par l’une d’elles ou par d’autres parties, que cette solution soit conforme dans son contenu aux exigences de la doctrine onusienne de décolonisation et de justice pour les peuples qui souffrent sous son joug, et enfin qu’elle conduise à permettre au peuple sahraoui d’exercer effectivement son droit à l’autodétermination, conformément à ce que confirment les résolutions pertinentes des Nations unies ».

Salim Amokrane

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