Industrie : Une feuille de route pour relancer la filière textile
Le ministre de l’Industrie, Yahia Bachir, a réuni samedi à Alger les responsables du holding public GETEX SPA pour tracer les contours d’une stratégie de relance de la filière textile et cuir algérienne, jadis fleuron industriel national. Cette rencontre, qui intervient dans le cadre du suivi périodique des groupes publics, marque la volonté gouvernementale de redonner vie à un secteur stratégique capable de créer emplois et valeur ajoutée tout en réduisant la dépendance aux importations. Selon le communiqué du ministère, « cette réunion, qui s’inscrit dans le cadre des rencontres de suivi périodique des activités des groupes publics, s’est déroulée en présence des cadres de l’administration centrale et des responsables du holding ». L’objectif affiché était double : dresser un état des lieux sans concession de GETEX et de ses filiales, et identifier les obstacles qui entravent la renaissance d’une industrie qui fut pendant des décennies un symbole de la capacité productive algérienne. La rencontre « a permis d’examiner la situation actuelle de l’entreprise et de ses filiales et de passer en revue les moyens permettant de lever les entraves pour une véritable relance de cette filière stratégique, qui fut un fleuron algérien pendant des décennies », précise le communiqué. Le ministre n’a pas éludé ces problèmes structurels mais a préféré mettre l’accent sur le potentiel inexploité d’une filière qui emploie traditionnellement une main-d’œuvre nombreuse et peut répondre à une demande locale considérable.
« Le ministre a insisté sur l’importance de la poursuite des efforts pour relancer la filière des textiles et des cuirs, en tant que secteur capable de créer une forte valeur ajoutée, d’offrir des emplois permanents et de contribuer à la réduction de la facture d’importation en répondant aux besoins du marché national avec un produit local compétitif », souligne le texte officiel. Dans un contexte où l’Algérie cherche à diversifier son économie au-delà des hydrocarbures et à réduire une facture d’importation qui pèse sur ses réserves de change, le textile représente une opportunité tangible de développement industriel.
Pour concrétiser ces ambitions, Yahia Bachir a tracé les grandes lignes d’une feuille de route basée sur la modernisation et l’ouverture. « M. Yahia Bachir a appelé à adopter une nouvelle approche basée sur la modernisation des modes de gestion, l’intégration de la numérisation et l’innovation dans la conception et la production selon les normes internationales », indique le communiqué. Cette rupture avec les pratiques anciennes suppose des investissements massifs dans les équipements mais aussi dans la formation des ressources humaines et l’adoption de technologies modernes qui permettront aux produits algériens de rivaliser qualitativement avec ceux importés. La numérisation des processus, de la conception à la distribution, devient un passage obligé pour gagner en productivité et en réactivité face aux évolutions du marché. « Le ministre a également mis l’accent, lors de cette réunion, sur l’importance du renforcement de l’intégration industrielle entre GETEX et les autres groupes nationaux, notamment en ce qui concerne les chaînes de valeur et le développement de partenariats avec le secteur privé en vue de réaliser un saut qualitatif dans cette filière », précise le document. Pour accompagner cette transformation, le ministère s’engage à lever les obstacles administratifs et financiers qui entravent traditionnellement l’action des entreprises publiques algériennes. « Il a conclu son propos en assurant que le ministère accompagnera le holding par la levée des entraves réglementaires, structurelles et financières, en veillant à tenir des réunions périodiques consacrées à l’évaluation des progrès réalisés dans les projets de relance de la filière des textiles et des cuirs », conclut le communiqué. Ce suivi rapproché, avec des points d’étape réguliers, vise à éviter que les bonnes intentions ne se perdent dans les méandres bureaucratiques et à maintenir la pression pour que les réformes annoncées se traduisent en résultats concrets et mesurables sur le terrain.
Amar Malki