Alexey Solomatine, ambassadeur de Russie à Alger : « L’Algérie, partenaire stratégique de premier plan »
« L’Algérie constitue un partenaire stratégique de premier plan pour la Russie ». Cette déclaration de l’ambassadeur russe Alexey Solomatine, lors de son audience avec le président de l’APN, Brahim Boughali, résume la solidité d’une relation bilatérale que les deux parties s’emploient à renforcer dans tous les domaines. Le président de l’Assemblée populaire nationale, Brahim Boughali, a en effet reçu lundi au siège de l’Assemblée l’ambassadeur de la Fédération de Russie en Algérie, Alexey Solomatine. Cette rencontre, qui s’est déroulée en présence du président du Groupe parlementaire d’amitié « Algérie-Russie », a permis de réaffirmer l’excellence d’un partenariat qui s’inscrit dans la durée et ne cesse de se diversifier. Dès l’ouverture de l’audience, M. Boughali a tenu à souligner la profondeur des relations historiques qui unissent les deux pays amis et affirmant que l’expérience de M. Solomatine contribuera à renforcer et à consolider ces liens dans divers domaines ». Le président de l’APN a rappelé que « les relations algéro-russes sont anciennes et solides », selon le communiqué officiel de l’Assemblée. Cette profondeur historique n’est pas qu’un simple rappel protocolaire. Elle traduit une réalité tangible : depuis la lutte pour l’indépendance, où l’Union soviétique a soutenu la cause algérienne, jusqu’aux défis contemporains, Moscou et Alger ont maintenu une relation privilégiée, fondée sur le respect mutuel et la convergence de vues sur de nombreux dossiers internationaux. Le président de l’APN a « mis en avant la visite récente du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à Moscou, qui a donné un nouvel élan aux relations stratégiques entre les deux pays ». Ce déplacement présidentiel a marqué une étape importante dans le renforcement du partenariat bilatéral, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives de coopération. La dimension stratégique de cette visite ne se limite pas aux aspects symboliques. Elle s’est traduite par la signature d’accords concrets et l’identification de secteurs prioritaires pour une collaboration renforcée, faisant de l’Algérie un acteur incontournable de la politique russe en Afrique et en Méditerranée. M. Boughali a insisté sur « la nécessité de renforcer la coopération économique entre l’Algérie et la Russie, en diversifiant les échanges et en ouvrant la voie à des partenariats élargis dans les secteurs de l’industrie, de l’agriculture, ainsi que de la recherche et de la technologie ». Cette volonté de diversification répond à une ambition partagée : dépasser les échanges traditionnels pour construire une relation économique plus dense et équilibrée. L’expertise russe dans les domaines industriels et technologiques représente un atout majeur pour l’Algérie, qui cherche à moderniser son économie et à réduire sa dépendance aux hydrocarbures. De son côté, la Russie voit dans le marché algérien et dans sa position géographique stratégique une porte d’entrée vers l’Afrique et la région méditerranéenne. Le président de l’APN a mis en exergue « l’excellence de la coopération parlementaire entre les deux pays, saluant les relations unissant l’APN et la Douma d’État russe ». Il a exprimé « sa gratitude au Président de la Douma pour l’invitation qui lui a été adressée à se rendre en Russie, tout en réitérant la bienvenue à toutes les délégations parlementaires russes désireuses de visiter l’Algérie ». Cette coopération parlementaire constitue un pilier essentiel du partenariat stratégique. Elle permet non seulement des échanges d’expériences législatives, mais aussi une coordination sur les grandes questions internationales et le renforcement des liens entre les sociétés civiles des deux pays. M. Boughali a estimé que « le succès de la Foire du commerce intra-africain, récemment organisée en Algérie, pourrait constituer un exemple à suivre pour renforcer la coopération commerciale entre l’Algérie et la Russie, d’autant plus que les deux pays partagent des positions convergentes sur les causes internationales justes ». Il a salué, à ce titre, « la position de la Russie au Conseil de sécurité concernant la question sahraouie ». Cette convergence de vues dépasse le simple cadre bilatéral. Elle reflète une vision commune du système international, fondée sur le multilatéralisme, le respect de la souveraineté des États et le soutien aux causes justes. Qu’il s’agisse du dossier sahraoui, de la question palestinienne ou de la réforme des instances onusiennes, Alger et Moscou défendent des positions souvent similaires. L’ambassadeur Alexey Solomatine a exprimé « la volonté ferme de son pays de consolider davantage les relations bilatérales entre la Russie et l’Algérie, soulignant que les deux nations entretiennent une coopération étroite dans les domaines politique, économique et militaire, et que l’Algérie constitue un partenaire stratégique de premier plan pour la Russie ». Cette qualification de « partenaire stratégique de premier plan » n’est pas anodine. Elle place l’Algérie dans le cercle restreint des pays avec lesquels la Russie entretient des relations privilégiées, au même titre que certaines grandes puissances émergentes. Le diplomate russe a conclu en insistant sur « la nécessité d’approfondir la coopération parlementaire entre les deux pays, estimant que le partenariat algéro-russe se caractérise par la profondeur de ses liens et l’étendue de ses perspectives, affirmant qu’il n’existe aucune limite au développement et à l’essor de ces relations ».
Cette déclaration, qui clôture l’audience, résume l’essence même du partenariat algéro-russe : une relation sans plafond, portée par une volonté politique commune et des intérêts convergents, tant sur le plan bilatéral que sur la scène internationale.
Malik Meziane
