L’Algérie veut s’imposer comme locomotive de l’intégration continentale : Une ambition africaine
Fort de 11,4 milliards de dollars de contrats signés lors de la dernière foire commerciale interafricaine et de plus de 17 500 projets d’investissement enregistrés depuis le début de l’année, l’Algérie affiche ses ambitions continentales.
Omar Rekkache, directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement, dévoile une stratégie économique offensive portée au plus haut niveau de l’État pour transformer le pays en hub économique régional. L’investissement est devenu une doctrine fermement ancrée auprès des plus hautes autorités du pays selon Omar Rekkache qui rappelle que les premières initiatives du président de la République Abdelmadjid Tebboune depuis le début de son premier mandat ont consisté à lancer des réformes économiques visant à améliorer le climat des affaires et faire de l’investissement la priorité absolue en tant que fondement de la croissance économique. S’exprimant lundi lors du Forum de la radio algérienne, Rekkache a souligné que la récente rencontre entre le chef de l’État et les opérateurs économiques s’inscrit dans la continuité du soutien à la diversification de l’économie nationale et au renforcement de sa compétitivité sur les marchés extérieurs dans le contexte de la dynamique observée ces dernières années. Cette rencontre incarne l’engagement du Président à accompagner les acteurs de l’environnement des affaires et à leur fournir toutes les formes de soutien nécessaires.
Le timing de cette rencontre n’est pas fortuit puisqu’elle intervient après le succès éclatant de la quatrième édition de la Foire commerciale intra-africaine où les entreprises algériennes ont signé des contrats d’une valeur de 11,4 milliards de dollars tandis que les négociations se poursuivent pour d’autres contrats estimés à 11,6 milliards de dollars supplémentaires. « Le moment est venu de concrétiser effectivement ces partenariats et des instructions ont été données pour suivre leur mise en œuvre sur le terrain », a affirmé le directeur général de l’AAPI, qui a détaillé les mécanismes rigoureux mis en place pour le suivi à travers une commission sous la tutelle du Premier ministre ainsi qu’une plateforme numérique lancée par l’agence pour suivre les investisseurs en temps réel et les accompagner dans la transformation des contrats en projets tangibles. Certains opérateurs ont déjà commencé les opérations d’expédition de leurs produits vers l’étranger, a-t-il précisé en insistant sur le fait que « l’image du pays est notre responsabilité à tous à travers la fourniture de toutes les conditions pour honorer les engagements ».
Les chiffres témoignent de cette dynamique avec 17 511 projets d’investissement enregistrés depuis le début de la nouvelle formule de l’agence jusqu’au 25 septembre dernier. Le plus grand défi reste la concrétisation de ces projets sur le terrain et la réalisation de l’objectif fixé par le président d’atteindre 20 000 projets d’investissement effectifs, a souligné Omar Rekkache. L’agence travaille avec différents partenaires pour traduire la volonté politique sur le terrain en levant les obstacles devant les investisseurs et en fournissant un climat propice au décollage économique, souligne-t-il encore. Et d’assurer que la question du foncier industriel « est traitée avec transparence via la plateforme numérique de l’investisseur en coordination avec le Conseil de renouveau économique algérien pour lever les entraves et améliorer le climat d’investissement ».
Cette stratégie s’inscrit dans une vision plus large de positionnement continental. « L’Algérie possède tous les atouts et les qualifications pour être le moteur principal de l’intégration économique africaine », a conclu le responsable en soulignant que les initiatives et les grands projets à dimension continentale lancés par l’Algérie traduisent clairement cette orientation. Le pays mise sur sa position géographique stratégique sa stabilité politique et ses ressources importantes pour devenir un acteur incontournable de la transformation économique du continent africain. Les résultats obtenus lors du salon commercial interafricain confirment cette ambition et témoignent de la capacité des entreprises algériennes à conquérir de nouveaux marchés tout en contribuant au développement économique régional.
Sabrina Aziouez