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Blida : 200 bassins d’irrigation identifiés pour relancer l’aquaculture intégrée à l’agriculture

La Direction des services agricoles de Blida a recensé près de 200 bassins d’irrigation agricole éligibles au programme de développement de l’aquaculture, marquant ainsi la relance d’une initiative suspendue depuis plusieurs années. Une cellule technique de suivi a été créée cette année pour accompagner les agriculteurs dans l’élevage du tilapia, avec un ensemencement prévu dès mars prochain. Cette opération de recensement s’inscrit dans le cadre des préparatifs à la relance du programme de l’aquaculture intégrée à l’agriculture, une initiative ambitieuse qui vise à diversifier les sources de production alimentaire et à optimiser l’utilisation des ressources hydriques existantes. La cheffe du service formation et vulgarisation agricole à la Direction des services agricoles de Blida, Nedjma Bouzid, a révélé mardi que les bassins agricoles identifiés répondent aux conditions techniques nécessaires à l’élevage de poissons, précisant qu’ils disposent d’une capacité minimale de 100 mètres cubes, un volume jugé approprié pour assurer la viabilité économique de cette activité aquacole. Le programme, lancé initialement en 2015, avait connu un parcours chaotique marqué par plusieurs interruptions pour diverses raisons. La pandémie de Covid-19 avait notamment mis un coup d’arrêt à cette dynamique prometteuse, gelant pendant plusieurs années les ambitions des autorités locales de développer ce créneau innovant. Toutefois, l’année 2025 marque un tournant décisif avec la décision de relancer le projet sur des bases plus solides et mieux structurées. Cette relance s’accompagne de la création d’une cellule technique de suivi de l’élevage de tilapia, une instance multisectorielle qui témoigne de la volonté des pouvoirs publics de garantir la réussite de cette nouvelle tentative.

La cellule regroupe des représentants de plusieurs institutions clés du secteur, notamment la Direction des services agricoles de Blida, la Chambre d’agriculture, la Direction de la pêche et de l’aquaculture de Tipasa, la Chambre de la pêche de Tipasa, le Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l’aquaculture, ainsi que l’École de formation technique de pêche et d’aquaculture de Cherchell. Les missions assignées à cette cellule sont multiples et couvrent l’ensemble du cycle de production aquacole. Elle devra accompagner les agriculteurs lors de la phase cruciale d’ensemencement, prévue pour le mois de mars prochain, une période stratégique qui conditionne largement la réussite de l’élevage. Six mois plus tard, lors de la récolte des poissons, la cellule sera également mobilisée pour apporter le soutien technique nécessaire aux producteurs. Mais l’accompagnement ne s’arrête pas là, puisque la structure s’impliquera également dans la phase de commercialisation des produits, un maillon souvent négligé mais pourtant déterminant pour assurer la rentabilité de l’activité et encourager les agriculteurs à pérenniser leur engagement dans ce créneau. Au-delà de l’accompagnement technique, un volet de formation a été intégré au programme, car il est jugé essentiel à la réussite du projet. Nedjma Bouzid a souligné que « un volet de formation est également prévu, car il est jugé essentiel à la réussite du projet ». À cet effet, une session de formation sera organisée en décembre prochain au profit des agriculteurs intéressés par l’aquaculture. Cette formation vise à initier les participants aux exigences écologiques et techniques de l’aquaculture en milieu agricole, un domaine qui nécessite des connaissances spécifiques distinctes de celles de l’agriculture traditionnelle. Les agriculteurs devront maîtriser des notions relatives à la qualité de l’eau, à l’alimentation des poissons, aux densités d’élevage appropriées, ainsi qu’aux pathologies susceptibles d’affecter les populations piscicoles.

Parallèlement à ce programme de formation, des campagnes de sensibilisation seront également menées pour encourager davantage de producteurs à investir ce créneau prometteur. Ces campagnes joueront un rôle crucial pour lever les appréhensions et dissiper les doutes des agriculteurs qui pourraient hésiter à se lancer dans une activité qu’ils ne maîtrisent pas encore. Il s’agira notamment de mettre en avant les avantages économiques et environnementaux de l’aquaculture intégrée, qui permet d’optimiser l’utilisation des bassins d’irrigation existants tout en générant des revenus complémentaires substantiels.

L’histoire de ce programme n’est pas sans précédent dans la wilaya de Blida. La Direction des services agricoles avait déjà mené deux expériences pilotes en 2015, dans des exploitations agricoles situées à Mouzaïa, à l’ouest de la wilaya, et à Boufarik, au nord. Ces expérimentations avaient consisté à ensemencer du tilapia dans des bassins de mille mètres cubes chacun, une échelle relativement importante qui permettait de tester la viabilité technique et économique du concept. Selon Nedjma Bouzid, ces expériences avaient donné des résultats probants, incitant plusieurs agriculteurs à s’intéresser sérieusement à ce type d’élevage. Les rendements obtenus et la qualité des poissons produits avaient démontré le potentiel réel de cette activité dans le contexte agricole local.

R.R.

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