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Sahara occidental : La communauté internationale mobilisée contre l’occupation marocaine illégale

La question du Sahara occidental est au cœur de la quatrième Commission de l’Assemblée générale des Nations unies, chargée de la décolonisation et des questions politiques spéciales tenue cette semaine. Environ 80 pétitionnaires représentant des universitaires, défenseurs des droits humains et juristes issus de vingt pays ont pris la parole pour dénoncer l’occupation marocaine illégale de ce territoire et réaffirmer le soutien international au peuple sahraoui dans sa lutte légitime pour l’autodétermination.

Selon une déclaration conjointe de la Coordination européenne de solidarité avec le peuple sahraoui, de la Plateforme latino-américaine et caribéenne de solidarité avec le peuple sahraoui et de l’Association internationale des juristes pour le Sahara occidental, les intervenants exigent le respect du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance. Ils dénoncent également le pillage systématique des ressources naturelles sahraouies, dont le seul propriétaire légitime demeure le peuple sahraoui, tel que l’ont confirmé plusieurs instances juridiques internationales de premier plan, notamment la Cour internationale de justice, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, ainsi que la Cour de justice de l’Union européenne. Les pétitionnaires appellent à la libération immédiate des prisonniers politiques sahraouis qui croupissent dans les geôles de l’occupant marocain, victimes de répression et de violations flagrantes de leurs droits fondamentaux. Les travaux de la quatrième Commission, qui ont débuté lundi, se poursuivront au cours des prochains jours, avec au programme les interventions des pétitionnaires mercredi concernant spécifiquement la situation au Sahara occidental.

Le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU et coordinateur avec la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, Mohamed Sidi Omar, a déclaré à l’APS que cette réunion constituera une étape importante supplémentaire pour confirmer le soutien des nations au droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance. Elle représentera également une opportunité cruciale pour exiger l’accélération de la décolonisation de la dernière colonie d’Afrique et accorder l’attention nécessaire à la question des droits humains, à la lumière des violations flagrantes et continues perpétrées par l’occupant marocain dans les territoires sahraouis occupés, du pillage systématique des richesses du peuple sahraoui et de la consolidation de la réalité coloniale imposée par la force.

La commission européenne viole la légalité internationale

Parallèlement, un scandale secoue les institutions européennes suite à la décision controversée de la Commission européenne de prolonger l’accord commercial avec le royaume marocain incluant des produits issus des territoires sahraouis occupés, en violation flagrante de l’arrêt de la Cour de justice européenne exigeant un consentement préalable du peuple sahraoui. Cette manœuvre, effectuée à la veille de l’expiration de l’accord précédent, a suscité l’indignation de plusieurs eurodéputés, comme l’a rapporté le site européen Euroactiv dans un article signé par le journaliste Jeremias Lindu. Le président de la Commission du commerce international du Parlement européen, Bernd Lange, n’a pas mâché ses mots en qualifiant la décision de scandaleuse et surprenante. Il s’est indigné du fait que la Commission européenne ait agi exactement à l’opposé des engagements pris récemment pour améliorer la coopération interinstitutionnelle. Cette décision viole un accord interinstitutionnel récemment mis à jour, censé garantir qu’aucune application provisoire ne puisse avoir lieu sans le consentement du Parlement. L’eurodéputé a martelé qu’un accord conclu doit être respecté, rappelant que l’arrêt de la Cour de justice européenne est connu depuis un an et que la Commission n’a manifestement pas été capable ou n’a pas voulu régler la situation dans le respect d’une procédure adéquate.

Le député espagnol Vicent Marzà, membre des Verts et de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb, a exprimé une frustration similaire, accusant la Commission de tenir les parlementaires dans l’ignorance et de faire preuve d’un niveau d’opacité sans précédent. Il a dénoncé le refus de la Commission de fournir des informations qui auraient dû être communiquées aux représentants élus. Les eurodéputés n’ont été informés de cette décision que le 26 septembre, soit quelques jours seulement avant sa signature officielle par le Conseil, qui a approuvé l’application provisoire le 3 octobre.

L’accord commercial révisé entre l’Union européenne et le royaume marocain couvre les produits agricoles et halieutiques, incluant des produits originaires du Sahara occidental occupé, à des taux tarifaires préférentiels. Cette révision était censée répondre à l’arrêt de la Cour de justice européenne qui avait annulé l’accord précédent au motif qu’il ignorait le consentement du peuple sahraoui. Cependant, cette nouvelle mouture demeure insuffisante et continue de marginaliser tant le Parlement européen que le peuple sahraoui lui-même. Le parti espagnol Vox a également dénoncé cette décision, exigeant l’abrogation du nouvel accord avec le royaume marocain. Le porte-parole du parti, Rodrigo Alonso, a averti que cet accord pourrait coûter à la province d’Almeria plus de 600 millions d’euros rien que la première année. Il a accusé la Commission européenne, composée de membres du Parti populaire et du PSOE, d’avoir contourné, juste un jour avant l’expiration de l’accord précédent, l’arrêt de la Cour de justice européenne qui avait déclaré illégal l’accord commercial entre l’Union européenne et le royaume marocain en octobre 2024.

L.S.

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