Arrêt des appareils de radiothérapie du CAC d’Annaba : Le ministère de la Santé rompt le silence
L’arrêt prolongé des équipements de radiothérapie du Centre anticancer d’Annaba, occasionnant une crise aiguë, a fini par faire réagir le ministère de la Santé. Face à cette situation d’arrêt des appareils de radiothérapie du CAC relevant du CHU d’Annaba, qui perdure depuis le mois d’avril dernier, le ministère de tutelle a tenu, ce jeudi, une réunion de coordination avec les ministères de l’Industrie pharmaceutique et du Commerce extérieur, a rapporté un communiqué du ministère de la Santé. À l’ordre du jour de cette rencontre : la levée des blocages techniques et administratifs et le rétablissement du service « dans les plus brefs délais », a fait savoir la même source. Au titre de cette réunion de coordination de haut niveau avec les ministères cités ci-dessus, et selon le communiqué, le ministre a promis « des mesures urgentes et efficaces » pour garantir la maintenance et le retour en service des accélérateurs. Le ministre a également annoncé la mobilisation des moyens humains et techniques ainsi que l’implication du Commerce extérieur pour accélérer l’importation éventuelle de pièces détachées nécessaires au fonctionnement des appareils en panne, a ajouté ledit communiqué. Rappelons que cela fait plus d’un mois que les accélérateurs de radiothérapie sont à l’arrêt, impactant à plus d’un égard les soins prodigués aux malades atteints de cancer par le centre de lutte contre le cancer (CAC) d’Annaba, dont les conséquences se répercutent sur l’état de santé des patients pris en charge par le CAC.
En effet, privés de cette prestation de service sanitaire en raison de l’absence prolongée de ces équipements essentiels aux protocoles oncologiques, des dizaines de patients sont contraints à des reports de séances. En attendant l’arrivée des équipements comme souligné dans le communiqué du ministère de la Santé, il est tout de même utile de noter que sur le terrain la situation reste préoccupante. Car les causes invoquées mêlent difficultés techniques : complexité des interventions sur les accélérateurs modernes et nécessité d’ingénieurs spécialisés. Au-delà s’ajoutent les obstacles des procédures, dont le retard dans le renouvellement des contrats de maintenance, la lenteur dans la libération des crédits et la dépendance à des fournisseurs étrangers pour l’importation des pièces. C’est cette conjonction qui transforme une panne isolée en un arrêt prolongé. Une situation qui met à mal les patients, dont les yeux sont rivés vers le CAC, espérant voir la reprise du service le plus tôt possible, surtout qu’il y va de leur état de santé.
Pour parer à cette situation, la communication institutionnelle a d’ores et déjà brisé l’isolement administratif du dossier. Il reste maintenant que cela se traduise en actes concrets et rapides, afin d’alléger les parcours thérapeutiques fortement fragilisés des patients. Pour rappel, cet arrêt des appareils de radiothérapie est dû à la défaillance des pièces de rechange des équipements. Une situation à l’origine de pannes récurrentes de ces appareils qui, a priori, n’ont pas fait l’objet d’un renouvellement du contrat de maintenance avec le fournisseur officiel « ELEKTA ». Cette société suédoise mondiale est spécialisée dans le développement et la production d’équipements de radiothérapie et de radiochirurgie, ainsi que d’équipements de gestion clinique pour le traitement du cancer et des troubles cérébraux. Il est à noter que la radiothérapie est impliquée à titre curatif à hauteur de 60 % des maladies cancéreuses. Depuis l’arrêt de cet appareil, certains malades, en raison de leur état de santé, ont été contraints de se rendre dans d’autres wilayas pour une radiothérapie.
Sofia Chahine