Ferrovial : la relance des unités confisquées en priorité
Le ministre de l’Industrie, Yahia Bachir, a présidé une réunion de travail avec les responsables du groupe public Ferrovial, spécialisé dans la fabrication d’équipements ferroviaires. Au menu : la réactivation des sites confisqués, l’amélioration de l’intégration locale et la modernisation de l’outil industriel pour accompagner les grands projets structurants du pays. Dans le cadre du suivi régulier des performances des groupes industriels publics, le ministre de l’Industrie a tenu samedi une rencontre avec les dirigeants de Ferrovial, l’entreprise publique économique spécialisée dans la fabrication d’équipements et de matériels ferroviaires. Cette réunion intervient à un moment charnière pour le groupe, engagé dans un vaste chantier de restructuration et de relance de ses capacités productives.
L’un des axes majeurs abordés lors de cette séance de travail concerne la remise en service des sites industriels issus des biens confisqués. Le ministre a insisté sur « la nécessité d’accélérer la remise en exploitation de ce qui reste » de ces unités, tout en saluant un premier succès tangible. « La reprise de la production au niveau de l’unité de Sidi Bel Abbès pour la fabrication de traverses de chemin de fer, qui était à l’arrêt », constitue selon lui un signal encourageant dans cette dynamique de réhabilitation du patrimoine industriel national. Cette réactivation s’inscrit dans une stratégie plus large de reconquête des capacités de production perdues et de valorisation des actifs industriels récupérés par l’État dans le cadre de la lutte contre la corruption économique. Au-delà de la relance des sites dormants, le ministre a mis l’accent sur un objectif stratégique : augmenter le taux d’intégration locale dans les produits manufacturés. Cette orientation vise à « réduire la dépendance aux importations » et à renforcer la souveraineté industrielle du pays dans un secteur aussi stratégique que le ferroviaire. Pour y parvenir, Yahia Bachir a appelé à « conclure des partenariats industriels basés sur le transfert de technologie et le développement des capacités techniques du groupe ». Une approche qui privilégie non pas la simple sous-traitance, mais l’acquisition de savoir-faire et la montée en compétences des équipes algériennes. Dans le même esprit, le ministre a exhorté les responsables de Ferrovial à « renforcer la veille technologique » et à explorer de nouvelles opportunités tant sur le marché national qu’international. Cette ouverture doit s’accompagner d’une diversification de la gamme de produits industriels et de l’intégration de technologies modernes.
« L’intégration des techniques de contrôle numérique et le développement de méthodes de fabrication modernes au sein des lignes de production » figurent parmi les priorités fixées pour moderniser l’appareil productif et améliorer la compétitivité du groupe. Le ministre a également souligné l’importance d' »accompagner les grands projets nationaux, à l’instar du projet d’exploitation et de transformation de la mine de fer de Gara Djebilet », qui bénéficie d’un suivi particulier du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Cette articulation entre l’industrie ferroviaire et les grands chantiers miniers témoigne d’une vision intégrée du développement industriel national. L’exploitation du gisement de Gara Djebilet, l’un des plus importants au monde, nécessitera en effet d’importantes infrastructures ferroviaires pour le transport du minerai, offrant ainsi des débouchés considérables pour Ferrovial. Autre chantier prioritaire évoqué : « la poursuite de la modernisation des lignes de production et l’élévation des standards de qualité conformément aux normes internationales ». Cette exigence répond à un double objectif : renforcer la compétitivité du groupe sur les marchés national et international, et garantir la fiabilité des équipements ferroviaires produits localement.
Samira Ghrib