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Grand nom de la presse algérienne : Constantine pleure Boubakeur Hamidechi

Un des grands noms du journalisme algérien post-indépendance s’est éteint dimanche matin à Constantine. Boubakeur Hamidechi, surnommé affectueusement « Bob », avait 82 ans. Pendant six décennies, cet homme de plume a incarné l’excellence et l’intégrité journalistiques. La mort de Boubakeur Hamidechi marque la fin d’une époque pour la presse algérienne. Disparu ce dimanche à Constantine, la ville qu’il a chérie et servie tout au long de sa carrière, ce doyen du journalisme francophone algérien laisse derrière lui un héritage professionnel inestimable. « Bob », comme le surnommaient ses confrères, était bien plus qu’un journaliste : il était une véritable institution, une école à lui seul. Sa carrière, débutée en 1966 au quotidien En-Nasr aux côtés de figures légendaires comme Malek Haddad et Kateb Yacine, traverse l’histoire moderne de l’Algérie indépendante. Pendant plus d’un demi-siècle, Hamidechi a façonné le paysage médiatique national, passant par les rédactions les plus prestigieuses du pays : l’Agence Presse Service (APS), l’hebdomadaire sportif El Hadef, El Watan, Le Matin, et enfin Le Soir d’Algérie, où il tenait jusqu’à récemment sa chronique politique hebdomadaire très suivie.

Directeur de publication du journal régional Akhbar El Charq (Les Nouvelles de l’Est), Boubakeur Hamidechi s’est particulièrement distingué dans le journalisme sportif, domaine où son style percutant, sa langue châtiée et ses analyses approfondies ont fait autorité. Mais son talent ne se limitait pas au sport : ses contributions aux rubriques politique, sécurité et culture témoignaient d’une curiosité intellectuelle sans bornes et d’une maîtrise remarquable de son art. Témoin privilégié des mutations de la presse algérienne après l’indépendance, Hamidechi incarnait les valeurs cardinales du métier : précision, engagement et déontologie. Sa défense acharnée de l’éthique professionnelle et son souci constant de rapporter la vérité sans parti pris lui ont valu l’estime de toute la profession. Malgré son âge avancé, il n’a jamais cessé d’écrire, prouvant jusqu’au bout sa passion intacte pour le journalisme. Son recueil de chroniques, publié il y a quelques années, retrace son expérience journalistique et offre un témoignage précieux sur l’évolution des médias algériens. Les nombreuses distinctions qu’il a reçues tout au long de sa carrière saluaient sa contribution exceptionnelle au développement de la presse nationale.

La dépouille de Boubakeur Hamidechi a été inhumée dimanche après-midi au cimetière central de Constantine, qui fut le berceau et le théâtre de son brillant parcours professionnel. Avec lui disparaît une page d’or du journalisme algérien.

Hocine Fadheli

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