À la UneMonde

Maroc : GenZ 212 et appelle à de nouvelles manifestations

Le mouvement de contestation qui secoue le Maroc depuis la fin septembre prend de l’ampleur.

Le collectif GenZ 212, à l’origine d’une vague de protestations sans précédent, a annoncé lundi l’organisation samedi de « sit-in pacifiques » dans la majorité des villes du royaume. Ce mouvement de jeunes, qui réunit désormais plus de 210.000 adhérents sur la plateforme Discord, s’insurge contre la corruption, la misère sociale et les choix politiques du gouvernement Akhannouch.x « Nous appelons toute la jeunesse marocaine ainsi que l’ensemble des citoyennes et citoyens à se mobiliser massivement pour soutenir ce mouvement jusqu’à la satisfaction de nos revendications », a déclaré le collectif dans un communiqué. Depuis le 27 septembre, GenZ 212 organise presque chaque soir des rassemblements à travers le pays, réunissant des milliers de personnes qui dénoncent les priorités antisociales du pouvoir et exigent des réformes profondes dans les secteurs de la santé et de l’éducation.

Les revendications du mouvement sont claires : des services publics d’éducation et de santé décents, la lutte contre la corruption et l’obligation pour le gouvernement de rendre des comptes. « Comme priorité absolue », le collectif exige la libération immédiate des « détenus d’opinion arrêtés pour leur participation pacifique ». Car la répression s’est abattue rapidement sur ces manifestations interdites par les autorités. Aux premiers jours de cette mobilisation, la police a procédé à des centaines d’interpellations. Environ 550 personnes font l’objet de poursuites, dont certains ont été maintenus en détention. Cette colère populaire trouve son origine dans un drame qui a bouleversé l’opinion publique marocaine. À la mi-septembre, le décès à l’hôpital public d’Agadir, dans le sud du pays, de huit femmes enceintes admises pour des césariennes a déclenché un élan de protestations. Ce tragique épisode a mis en lumière l’état catastrophique du système de santé marocain et les carences flagrantes de l’État dans ses missions régaliennes. Durant les premières manifestations de protestation, les jeunes avaient notamment scandé « on veut des hôpitaux et non des stades », une formule cinglante en référence à un agenda sportif qui aura coûté plusieurs milliards de dirhams dans la construction de stades alors que les hôpitaux du pays croulent sous des besoins multiformes pressants, dont des médecins, des structures sanitaires décentes et un personnel médical mieux formé.

Le mouvement GenZ 212 incarne une rupture générationnelle avec les formes traditionnelles de contestation au Maroc. Organisé via les réseaux sociaux et structuré de manière horizontale, il échappe aux cadres politiques et syndicaux classiques, rendant sa répression plus difficile pour un régime habitué à contrôler étroitement l’espace public.

Lyes Saïdi

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *