Plan de protection d’Annaba des inondations : Une simulation pour identifier les failles
L’APC d’Annaba teste son plan d’organisation des secours avant la saison des grandes pluies.
Pressée par le calendrier des précipitations automnales, l’Assemblée populaire communale d’Annaba a organisé une opération de simulation d’inondation destinée à évaluer sa capacité d’intervention. Cet exercice, organisé dans la cité Seybouse, particulièrement exposée aux risques d’inondation, s’inscrit dans la préparation du plan communal d’organisation des secours pour 2025. Sous l’autorité du chef de daïra et en présence du président de l’APC et de son exécutif, l’exercice a concrètement testé les procédures d’alerte, d’évacuation et de coordination. Loin d’être une simple formalité, la manœuvre a confronté les procédures théoriques aux réalités du terrain. Les équipes ont simulé la mobilisation de la chaîne d’alerte vers les habitants, l’installation d’un poste de commandement provisoire et la mise en place de points d’accueil. Sur le volet logistique, les responsables ont évalué l’accessibilité des routes d’évacuation, les dispositifs de protection des biens essentiels et la qualité des communications interservices. Le bilan de cet exercice a révélé des lacunes qui demandent correction. Le président de l’APC a d’ailleurs promis un suivi rigoureux des recommandations opérationnelles et une formation continue des équipes. Des simulations complémentaires sont déjà envisagées pour vérifier la correction des défaillances détectées. Cet exercice ciblé n’est qu’un volet du programme de prévention élaboré durant l’été. Le choix de la cité Seybouse ne relève pas du hasard : d’autres secteurs communaux présentent également des risques majeurs, notamment la Colonne, la cité Auzas et les quartiers de la Plaine Ouest. Ces zones restent vulnérables aux inondations, particulièrement face aux changements climatiques qui intensifient les précipitations.
Cette situation préoccupante dépend largement de l’achèvement du barrage écrêteur de Bouhdid, destiné à protéger la ville. Le projet, censé être livré en juin 2024 selon la directrice des ressources en eau, Djamila Briki, reste inachevé. Ce grand projet structurant, doté d’une enveloppe budgétaire dépassant les six milliards de dinars, fut lancé en 2019 dans le cadre du programme d’urgence de protection de la ville.
D’une capacité de 750 000 m³, ce barrage a été conçu pour intercepter les eaux de ruissellement provenant des monts de l’Edough et des cours d’eau de l’Ouest annabi. Le système doit réduire un débit entrant de 160 m³/s à un débit sortant de 10 m³/s, éliminant ainsi les risques de torrents impétueux. Les eaux seront acheminées lentement vers l’oued Boudjemaâ, puis vers la mer. Cet ouvrage utilise la technique du béton conventionnel vibré, maîtrisée localement par les entreprises algériennes en charge du projet.
Sofia Chahine