Salon national du livre amazigh de Béjaïa : La littérature amazighe célébrée
La deuxième édition du Salon national du livre amazigh se déroule du 18 au 22 octobre à Béjaïa, sur l’esplanade de la Maison de la culture Taous-Amrouche. Une douzaine de maisons d’édition, des centres de recherche universitaires et plusieurs auteurs participent à cet événement organisé par le Centre de recherche en langue et culture amazighes, qui place la création en tamazight au cœur du débat culturel. Après le succès de sa première édition, le Salon national du livre amazigh revient donc pour offrir aux amateurs de littérature et aux étudiants en langue et culture amazighes une occasion privilégiée de découvrir les dernières productions éditoriales en tamazight. Organisé par le Centre de recherche en langue et culture amazighes en collaboration avec la Maison de la culture et l’association Assalas, cet événement témoigne de la vitalité croissante de l’édition amazighe en Algérie et de l’engagement des acteurs culturels à préserver et développer ce patrimoine linguistique. Le salon réunit des maisons d’édition spécialisées, des centres de recherche universitaires et de nombreux écrivains qui explorent les multiples facettes de l’expression amazighe. Pendant cinq jours, le public pourra déambuler entre les stands, échanger avec les auteurs et feuilleter une production littéraire qui témoigne d’un renouveau créatif remarquable. Cette deuxième édition constitue surtout une opportunité précieuse pour les écrivains de rencontrer directement leurs lecteurs, dans un contexte où la littérature amazighe cherche encore à conquérir de nouveaux publics et à s’imposer dans le paysage éditorial national. Dès dimanche, l’événement a pris une dimension particulièrement émouvante avec l’hommage rendu à Lhadi Meziani, fondateur de la maison d’édition Anzar. Figure pionnière de l’édition en chaoui, l’une des déclinaisons du tamazight parlée dans la région des Aurès, Meziani a ouvert la voie à toute une génération d’éditeurs et d’auteurs. Cet hommage, porté par les écrivains et éditeurs présents, souligne l’importance de reconnaître le travail de ceux qui ont permis à la langue amazighe de conquérir le champ de l’écrit et de la publication, souvent dans des conditions difficiles et avec des moyens limités.
Au-delà de la simple exposition de livres, le salon propose un programme intellectuel riche et varié. Mardi et mercredi, la Maison de la culture accueille des conférences animées par des universitaires sur des thématiques essentielles à la compréhension de la culture amazighe contemporaine. Parmi les sujets abordés figurent l’état de l’édition amazighe, ses défis et ses perspectives, ainsi que la toponymie amazighe et son rôle crucial dans la transmission de la mémoire collective. La clôture du salon, prévue le 22 octobre, coïncidera symboliquement avec la Journée nationale de la presse. À cette occasion, un panel intitulé « Médias amazighs et défis de la pluralité linguistique : des professionnels en parlent » réunira des journalistes issus des médias publics et privés. Cette rencontre permettra d’interroger la place de la langue amazighe dans le paysage médiatique algérien, les avancées réalisées depuis la reconnaissance officielle de tamazight comme langue nationale et officielle, mais aussi les obstacles qui persistent dans la production et la diffusion de contenus en amazigh. x M.S.