Accusation contre l’UNRWA et aide humanitaire à Ghaza : La CIJ démolit les allégations sionistes
Dans un avis juridique cinglant rendu mercredi, la Cour internationale de justice a de de nouveau démonté les mensonges de l’occupation israélienne sur l’UNRWA tout en la mettant devant ses responsabilités sur le plan humanitaire à Ghaza. De même elle condamné le recours à la famine comme arme de guerre
Le président de la CIJ, Yuji Iwasawa, a explicitement déclaré que l’entité sioniste n’avait apporté aucune preuve tangible pour étayer ses allégations selon lesquelles une partie importante du personnel de l’UNRWA serait affiliée au Hamas ou à d’autres organisations palestiniennes. Cette déclaration intervient après des mois de campagne israélienne visant à discréditer l’agence onusienne, campagne qui a conduit plusieurs pays occidentaux à suspendre temporairement leur financement de l’organisation chargée d’assister les réfugiés palestiniens. Au-delà, la Cour a rappelé avec fermeté les obligations légales qui incombent à l’entité sioniste en tant que puissance occupante à Ghaza. Yuji Iwasawa a souligné que l’entité sioniste devait garantir les besoins fondamentaux de la population Ghazaouie, y compris les fournitures essentielles à sa survie, et qu’il était strictement interdit de recourir à la famine comme moyen de guerre. La CIJ a également insisté sur l’obligation de l’occupation sioniste de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire, notamment celle fournie par l’UNRWA, dont le rôle s’avère irremplaçable dans ce contexte de catastrophe humanitaire.
Le blocage de l’aide humanitaire persiste
Cet avis juridique intervient alors que la situation humanitaire à Ghaza demeure désastreuse malgré l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu le 10 octobre dernier. Les chiffres communiqués par les autorités sanitaires palestiniennes témoignent de l’ampleur du désastre : 68.234 Palestiniens sont tombés en martyrs et 170.373 ont été blessés depuis le début de l’agression génocidaire en octobre 2023, en majorité des femmes et des enfants. Même après le cessez-le-feu, 88 Palestiniens ont encore perdu la vie et 315 autres ont été blessés, tandis que 436 corps ont été récupérés des décombres. Sur le terrain, l’UNRWA tire la sonnette d’alarme face aux obstacles persistants qui entravent l’acheminement de l’aide. L’agence révèle qu’environ 6.000 camions chargés de fournitures humanitaires essentielles restent bloqués en Jordanie et en Égypte, en attente d’autorisation d’entrée. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, l’UNRWA martèle que l’aide qui parvient à Ghaza n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des besoins urgents et exige l’ouverture de tous les points de passage. Le Programme alimentaire mondial confirme cette analyse alarmante : seulement 750 tonnes de nourriture entrent quotidiennement dans l’enclave, alors que l’objectif minimal serait de 2.000 tonnes par jour pour répondre aux besoins d’une population ravagée par deux années d’agression. Les données du gouvernement de Ghaza illustrent l’écart abyssal entre les engagements et la réalité : sur les 6.600 camions qui auraient dû entrer dans la bande de Ghaza conformément à l’accord de cessez-le-feu, seuls 986 ont pu franchir les points de passage. Cette restriction délibérée de l’aide intervient alors que l’hiver approche, rendant encore plus critique la situation des centaines de milliers de déplacés vivant dans des conditions précaires. L’ONU insiste sur l’urgence de faire entrer massivement du matériel d’abri avant la saison froide, même si quelques distributions symboliques ont pu être effectuées récemment dans la région de Khan Younès.
Parallèlement à la catastrophe humanitaire à Ghaza, la situation ne cesse de se détériorer en Cisjordanie occupée, où l’UNRWA dénonce des opérations de démolition menées par les autorités d’occupation dans le nord du territoire. Les camps de Jénine, Tulkarem et Nur Shams ont été évacués et leurs résidents empêchés de revenir, dans ce que l’agence onusienne qualifie de déplacement forcé ouvrant la voie à l’annexion. La violence des colons et l’expansion continue des colonies aggravent cette dynamique d’expulsion des Palestiniens de leurs terres ancestrales. L’UNRWA rappelle par ailleurs que les lois israéliennes ciblant l’agence ont entraîné la fermeture des écoles de l’ONU en Cisjordanie et le licenciement du personnel international, privant ainsi des milliers d’enfants palestiniens de leur droit à l’éducation.
Dans les prisons israéliennes, la Commission palestinienne chargée des affaires des prisonniers et ex-prisonniers dénonce des conditions inhumaines qui s’apparentent à de la torture systématique. Suite à une visite à la prison du Néguev, la Commission révèle que les détenus palestiniens souffrent de maladies de la peau dues au manque d’hygiène et à la pénurie délibérée de produits de nettoyage. Les repas servis sont décrits comme maigres, pauvres et impropres à la consommation humaine. Les cellules ne sont pas chauffées, privant les prisonniers de sommeil en raison du froid intense, tandis que l’administration pénitentiaire refuse de leur fournir des vêtements d’hiver ou des couvertures chaudes. Les unités de répression continuent de prendre d’assaut les cellules, d’agresser brutalement les détenus et de saisir leurs effets personnels dans une politique d’intimidation permanente. L’accès aux soins médicaux leur est refusé malgré la détérioration de leur état de santé, dans ce que la Commission qualifie de négligence délibérée et de harcèlement systématique. Face à cette accumulation de violations des droits humains les plus fondamentaux, les organisations internationales multiplient les appels à l’action. L’UNICEF et le PAM réclament la réouverture immédiate de tous les points de passage pour permettre une réponse humanitaire à la hauteur des besoins. Les Nations unies exhortent l’occupant à respecter les engagements pris dans l’accord de cessez-le-feu, notamment en permettant l’entrée sans entraves de l’aide humanitaire. La Commission palestinienne appelle quant à elle les organisations de défense des droits de l’homme à intervenir d’urgence pour mettre fin aux violations croissantes dans les prisons et tenir les autorités d’occupation pleinement responsables de la vie et du bien-être des prisonniers.
Lyes Saïdi